Déjà triple médaillé d'or en saut en longueur aux Jeux paralympiques, l'Allemand Markus Rehm va tenter de décrocher un quatrième titre en autant de Jeux à Paris. Seul sur sa planète, il détient le record du monde avec un bond à 8 m 72. Malgré ses performances exceptionnelles, il n'est pas autorisé à concourir avec les valides aux Jeux olympiques.
Aux cotés de l'Italienne Bebe Vio et de l'Américaine Oksana Masters, l'Allemand Markus Rehm a été l'un des trois athlètes internationaux à participer à la cérémonie d'ouverture des Jeux Paralympiques le 28 août. Légende du para-athlétisme, il a eu l'honneur d'être l'un des derniers relayeurs de la flamme place de la Concorde.
Avec ses trois titres paralympiques en saut en longueur, celui qui est connu sous le nom de "Blade Jumper", en référence à sa lame de prothèse, est déjà entré dans l'histoire de son sport et est pressenti pour remporter, mercredi 4 septembre, une quatrième médaille d'or dans cette discipline à Paris. Avec sept titres mondiaux et un record du monde à 8,72 m, il écrase la concurrence.
"Para sport gave me my identity back"
— Paralympic Games (@Paralympics) August 3, 2024
This is the story of four-time Paralympic champion Markus Rehm ????????. How far can he jump at #Paris2024?#Paralympics #ParaAthletics #LongJump @ParaAthletics @teamdpara pic.twitter.com/vnv0f2EnjJ
Un combat pour concourir avec les valides
Markus Rehm revient pourtant de loin. A l'âge de 14 ans, il est amputé sous le genou de sa jambe droite à la suite d'un accident de wakeboard au cours duquel il est écrasé par un bateau à moteur. L'adaptation à son handicap est difficile, mais peu à peu le jeune Allemand se remet au sport et notamment à l'athlétisme grâce à une prothèse. "Pour moi, c'était un accident stupide qui n'aurait pas dû se produire. J'ai ensuite essayé assez rapidement d'en tirer le meilleur parti. Grâce au sport, j’ai réalisé que je n’étais pas aussi handicapé que certains le pensaient. D’ailleurs, je n’ai jamais aimé ce mot. Le sport m’a donc définitivement aidé à trouver ma propre identité", a-t-il raconté à la Fondation allemande d'aide par le sport.
Champion du monde pour la première fois en 2011, avec un record mondial à 7,09 m, Markus Rehm remporte sa première médaille d'or paralympique en saut en longueur aux Jeux de Londres en 2012, en établissant un nouveau record du monde à 7,35 m. Deux ans plus tard, au cours des championnats d'Allemagne, il devient le premier athlète handisport à remporter un titre national chez les valides.
Grâce à ses résultats, il demande à pouvoir participer aux Jeux olympiques de Rio en 2016, mais sa candidature est refusée. World Athletics – la fédération internationale d'athlétisme – estime que sa prothèse lui procure un avantage. Malgré ce renoncement, le champion s'empare de deux nouvelles médailles d'or aux Jeux paralympiques en saut en longueur et au 4 x 100 m. Cinq ans plus tard à Tokyo, il conserve son tire dans sa discipline phare.
Depuis, Markus Rehm a établi un nouveau record du monde dans sa catégorie en 2023 à 8,72 m, une marque qui le place dans les dix meilleurs performeurs de tous les temps parmi les valides. Pour comparaison, le Grec Miltiadis Tentoglou a décroché l'or lors des Jeux olympiques de Paris grâce à un saut à 8,48 m.
Certains prédisent même que l'athlète allemand pourrait battre le record du monde actuel chez les valides à 8,95 m détenu depuis 1991 par l'Américain Mike Powell. Interrogé à ce sujet sur le site des Jeux paralympiques, Markus Rehm n'a pas caché qu'il l'avait en tête : "Je rêve de cette marque magique [...]. Pour moi, c'est toujours hors de portée, mais petit à petit je m'en rapproche. Pour être honnête, oui c'est l'objectif."
"Je vis une belle vie aujourd'hui"
Champion incontesté de sa catégorie, il se bat aussi au quotidien pour aider les autres. Prothésiste de métier pour Össur, une société islandaise, il tire aussi beaucoup de forces de son travail. "Permettre aux gens de retrouver leur mobilité est mon plus grand défi", explique-t-il sur le site de cette entreprise.
Définitivement en paix avec son handicap, Markus Rehm ne conserve aucune rancoeur et se considère comme chanceux : "Je vis une belle vie aujourd’hui. J'ai pu transformer ma passion, mon hobby, en métier. Je me déplace beaucoup, je fais la connaissance de beaucoup de gens et, grâce au sport, j'ai aussi découvert le métier formidable d'orthopédiste. Je ne pouvais pas l'imaginer autrement. Bien sûr, on ne souhaite ce sort à personne, mais je n’échangerais pas aujourd’hui une médaille contre une jambe en bonne santé".
2 Commentaires
Bravo
il y a 2 semaines (13:22 PM)-
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il y a 2 semaines (14:38 PM)Participer à la Discussion