Le vainqueur de la Coupe du monde 1966 avec l’Angleterre et Ballon d’Or la même année s’est éteint samedi à 86 ans. L’ancienne star de Manchester United a croisé la route de Babacar Khalifa Ndiaye, journaliste à la retraite (Le Soleil). C’était en 1994, l’année où le natif d’Ashington a été anobli par la Reine Elisabeth II.
«C'était à la veille de la finale de la CAN 1994 disputée en Tunisie. Au stade Zouiten de Tunis, lors d'un match entre les journalistes de la presse locale et les envoyés spéciaux des média étrangers, un genre de match comme il ne s'en joue malheureusement plus très souvent en marge de la CAN. Puisqu'il y avait une trentaine de «joueurs» décidés à affronter l'équipe locale, il avait fallu organiser, entre eux, un match pour choisir les meilleurs.
C'est à l'issue de celui-ci, alors que les «entraineurs», dont notre compatriote établi en France Lamine Badiane, étaient en train de composer leur onze qui allait affronter l'équipe tunisienne que Sir Bobby Charlton en personne débarqua dans le vestiaire. Il fut accueilli par une standing-ovation et prit ensuite le temps de serrer la main de tout le monde, avant de se dévêtir - totalement - pour enfiler son équipement. Le Ballon d'Or 1966 dans notre vestiaire et même dans notre équipe... Certains se sont pincés pour se convaincre que ce n'était pas un rêve.
Personnellement, je l'avais aperçu quelques jours plus tôt en tribune au stade de Sousse où l'équipe du Sénégal conduite par le duo de coaches Boubacar Sarr «Locotte» et Jules F. Bocandé disputait un match. Sir Bobby Charlton était un des ambassadeurs de l'un des deux pays candidats à l'organisation de la Coupe du monde de football 2002. Finalement, la poire avait été coupée en deux, le Japon et la Corée du Sud ayant gagné le droit d'organiser à deux la compétition.
Là, l'ancienne star de Man U était bien parmi nous. Le brassard de capitaine de l'équipe des médias étrangers (dont Frank Simon était le gardien de but) lui échut le plus normalement du monde. Et j'eus l'honneur de jouer à ses côtés, au milieu de terrain. Il avait plus que des beaux restes. Gestes techniques, belles ouvertures et même un but inscrit ! Il parlait beaucoup également, replaçant et encourageant ses partenaires d'un après-midi. Au terme de la rencontre sanctionnée par un nul (2 buts partout) il avait été désigné Homme du match, sans que personne n'eût à y redire ou n'osât le lui contester. Il avait été brillant et, surtout, avait été très correct avec tout le monde. Partenaires come adversaires. Et son commentaire lorsqu'il m'a serré de nouveau la main au coup de sifflet final, résonne encore dans mes oreilles, près de 30 ans après. «Nice player», m'avait-il congratulé.
Et le soir, lorsqu'on s'est croisé à l'hôtel Abou Nawas de Tunis lors d'un cocktail, j'avais été honoré qu'il m'eût reconnu et m'eût même présenté à la belle dame qu'il avait à son bras. Il était prévu qu'on se revoie quelques mois plus tard à Dakar lors d'un séminaire international pour entraineurs qu'il devait co-animer avec le Franco-algérien Rachid Mekh-louf. Mais un événement malheureux dans sa famille l'avait privé du déplacement sur la capitale sénégalaise. Les choses en restèrent là, mais le souvenir est encore vivace. Pour cause, une rencontre pareille, on n'en vit pas des tas dans notre profession de journaliste.»
Babacar Khalifa NDIAYE
Chronique publiée dans Record, ce lundi 23 octobre
Le titre et le chapô sont de SeneWeb
«C'était à la veille de la finale de la CAN 1994 disputée en Tunisie. Au stade Zouiten de Tunis, lors d'un match entre les journalistes de la presse locale et les envoyés spéciaux des média étrangers, un genre de match comme il ne s'en joue malheureusement plus très souvent en marge de la CAN. Puisqu'il y avait une trentaine de «joueurs» décidés à affronter l'équipe locale, il avait fallu organiser, entre eux, un match pour choisir les meilleurs.
C'est à l'issue de celui-ci, alors que les «entraineurs», dont notre compatriote établi en France Lamine Badiane, étaient en train de composer leur onze qui allait affronter l'équipe tunisienne que Sir Bobby Charlton en personne débarqua dans le vestiaire. Il fut accueilli par une standing-ovation et prit ensuite le temps de serrer la main de tout le monde, avant de se dévêtir - totalement - pour enfiler son équipement. Le Ballon d'Or 1966 dans notre vestiaire et même dans notre équipe... Certains se sont pincés pour se convaincre que ce n'était pas un rêve.
Personnellement, je l'avais aperçu quelques jours plus tôt en tribune au stade de Sousse où l'équipe du Sénégal conduite par le duo de coaches Boubacar Sarr «Locotte» et Jules F. Bocandé disputait un match. Sir Bobby Charlton était un des ambassadeurs de l'un des deux pays candidats à l'organisation de la Coupe du monde de football 2002. Finalement, la poire avait été coupée en deux, le Japon et la Corée du Sud ayant gagné le droit d'organiser à deux la compétition.
Là, l'ancienne star de Man U était bien parmi nous. Le brassard de capitaine de l'équipe des médias étrangers (dont Frank Simon était le gardien de but) lui échut le plus normalement du monde. Et j'eus l'honneur de jouer à ses côtés, au milieu de terrain. Il avait plus que des beaux restes. Gestes techniques, belles ouvertures et même un but inscrit ! Il parlait beaucoup également, replaçant et encourageant ses partenaires d'un après-midi. Au terme de la rencontre sanctionnée par un nul (2 buts partout) il avait été désigné Homme du match, sans que personne n'eût à y redire ou n'osât le lui contester. Il avait été brillant et, surtout, avait été très correct avec tout le monde. Partenaires come adversaires. Et son commentaire lorsqu'il m'a serré de nouveau la main au coup de sifflet final, résonne encore dans mes oreilles, près de 30 ans après. «Nice player», m'avait-il congratulé.
Et le soir, lorsqu'on s'est croisé à l'hôtel Abou Nawas de Tunis lors d'un cocktail, j'avais été honoré qu'il m'eût reconnu et m'eût même présenté à la belle dame qu'il avait à son bras. Il était prévu qu'on se revoie quelques mois plus tard à Dakar lors d'un séminaire international pour entraineurs qu'il devait co-animer avec le Franco-algérien Rachid Mekh-louf. Mais un événement malheureux dans sa famille l'avait privé du déplacement sur la capitale sénégalaise. Les choses en restèrent là, mais le souvenir est encore vivace. Pour cause, une rencontre pareille, on n'en vit pas des tas dans notre profession de journaliste.»
Babacar Khalifa NDIAYE
Chronique publiée dans Record, ce lundi 23 octobre
Le titre et le chapô sont de SeneWeb
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*Rachid Mekhloufi
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