Sujet majeur depuis le début de saison, l’arbitrage continue de susciter la polémique en Liga. Alors que le Real Madrid affronte le Rayo Vallecano ce dimanche (16h15), chaque décision arbitrale sera une nouvelle fois passée au peigne fin.
Il faut avoir les nerfs solides. Cette saison, arbitrer un match de Liga n’est pas chose facile, encore moins un match du Real Madrid. Ce dimanche, Francisco José Hernández Maeso aura la lourde tâche d’être au sifflet de Real-Rayo (à suivre sur RMC Sport), l’autre derby de Madrid.
En cas d’erreur, dans un sens comme dans l’autre, son nom inondera la presse espagnole. "Cette saison, il y a beaucoup plus de bruit dans les médias, mais pas plus d’erreurs", estime Eduardo Iturralde, deuxième arbitre le plus capé de l’histoire de la Liga, pour RMC Sport. "Il y a plus de bruit médiatique pour une raison simple: le Real Madrid, l'Atlético de Madrid et Barcelone sont à quelques points les uns des autres. Si le leader avait 10 points d’avance, il n’y aurait pas de polémiques."
Résultat: c’est un climat de méfiance qui règne autour de l’arbitrage en Liga. Une tension qui s'intensifie plus le sprint final s’approche. Il faut dire qu’en Espagne, chacun y ajoute son grain de sel. Il y a d’abord Real Madrid TV, organe de communication du club, qui publie régulièrement des vidéos compilant les "erreurs" des arbitres en leur défaveur.
La dernière fois qu’il a arbitré le Real Madrid, Francisco José Hernández Maeso avait d’ailleurs fait l’objet de l’une d’entre elles. En 2023, RMTV avait décompté 18 erreurs graves de l’arbitre lors de son match face à Almeria. C’était il y a plus de 400 jours, et avant ce dimanche, l’hispano-belge n’avait plus arbitré un seul match du Real depuis.
"Ils ont construit un narratif de victime"
Derrière la chaîne télévisée, c’est tout un club qui milite pour réformer le système d’arbitrage espagnol. Début février, il avait envoyé une plainte de quatre pages à la fédération, s’estimant lésé après sa défaite sur la pelouse de l’Espanyol.
"Ils ont construit un narratif de victime et je pense que la cerise sur le gâteau est la lettre qu'ils ont publiée l'autre jour. Le problème a été exagéré, ils ont perdu la tête", avait réagi Javier Tebas, président de la Liga, en conflit ouvert avec le Real. Mais le club de la capitale n’est pas le seul en guerre. Ces dernières semaines, Alavés a annoncé sa volonté de déposer une plainte contre l’arbitrage espagnol.
Si le climat est si crispé, ce n’est pas un hasard. "L’affaire Negreira a créé beaucoup de tension", décortique Eduardo Itturalde. De 2000 à 2018, l’ancien vice-président du Comité Technique des Arbitres, José María Enríque Negreira, avait reçu des versements à hauteur de 7,3M€ de la part du FC Barcelone. Le processus juridique est toujours en cours.
"C’est normal que les clubs se posent des questions, parce que c’est une affaire très sérieuse et plus vite le procès sera terminé mieux ce sera. Mais j’étais arbitre pendant cette période et je peux vous dire que pas un seul arbitre n’a subi de pression sur la façon de siffler un match", assure Eduardo Iturralde, arbitre de Liga de 1995 à 2012.
Un classement impacté par la VAR ?
Classement serré, contexte tendu, plaintes de club… à tout ça, il faut ajouter une presse parfois obnubilée par l’arbitrage. Exemple type: une publication de Tomás Roncero, sous-directeur du journal AS, partageant un classement "sans la VAR" de la Liga, fin février. Dans celui-ci, le Real Madrid compte 6 points en plus, le Barça 3 points en moins.
"Je ne poserai pas plus de questions, votre honneur", avait ironiquement ajouté le journaliste, suivi par 1,9 millions de personnes sur X.
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