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Racisme dans le football : Le Portugal choqué, Marega voudrait "un geste fort"

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Racisme dans le football : Le Portugal choqué, Marega voudrait "un geste fort"
La sortie du terrain du Malien Moussa Marega, dimanche 16 février, lors du match Guimaraes-Porto, fait scandale au Portugal. L'attaquant, ciblé par des insultes racistes, reçoit un soutien massif, notamment du monde politique. Lundi 17 février, il s'est confié à RMC sur cette "grosse humiliation" et le problème, toujours sans solution, du racisme dans le football.

Difficile de ne parler que de football au Portugal, lundi 17 février. La course au titre apparaît au second plan après l'incident survenu la veille lors du match entre le Vitoria Guimaraes et le FC Porto (1-2). Moussa Marega, auteur du deuxième but des Dragons, a quitté le terrain en colère, ne supportant plus les insultes racistes qu'il recevait depuis les tribunes du stade.

"Une grosse humiliation" qui secoue tout le Portugal

L'attaquant malien s'est exprimé au micro de RMC Sport, au lendemain de cet incident à caractère raciste. Il a déclaré se sentir "mieux" mais que dimanche, "c'était beaucoup plus difficile". "Je me suis vraiment senti comme une m***. C'était vraiment une grosse humiliation. Ça m'a vraiment touché. Mais bon, le match est passé, je suis rentré et du moment où j'ai revu mon fils, j'ai retrouvé le sourire", a-t-il confié, remerciant au passage toutes les personnes l'ayant soutenu.

De nombreuses personnalités du football ont posté des messages de soutien au buteur sur les réseaux sociaux. La Fédération portugaise de football, elle, a communiqué : l'instance estime que les insultes racistes à l'encontre de Moussa Marega doivent être "sévèrement punies". Le Premier ministre, Antonio Costa, a réagi aussi : "Nous devons tous exprimer notre solidarité envers lui et le refus total de ce type de comportement."

Même le président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, a fait part de son indignation et de son soutien à l'écart du football de Porto. La presse portugaise a aussi unanimement pris position contre le racisme. "Nous sommes Marega", a notamment titré A Bola, l'un des principaux quotidiens de sport du pays.

"On ne peut pas continuer à jouer alors que des gens se moquent de votre couleur de peau"

À RMC, Moussa Marega a expliqué que les injures ont commencé dès l'échauffement, ce que son entraîneur, Sergio Conceiçao, avait déjà assuré dimanche. "C'était juste 2-3 personnes. Les voir faire des cris de singe ou des cris racistes... ça doit arriver à tous les joueurs dans le monde du football à mon avis. Quand ils ne sont que 2 ou 3, on s'en fout, on peut continuer à jouer. Mais quand c'est presque le stade entier, ce n'est pas possible. On ne peut pas rester comme ça, continuer à jouer un match alors que des gens se moquent de votre couleur de peau", a développé l'international malien, âgé de 28 ans.

Moussa Marega se dit d'autant plus choqué qu'il a porté les couleurs du Vitoria Guimaraes, entre 2015 et 2016, et qu'il n'avait jamais eu de problème avec les supporters jusqu'à dimanche. "Jamais je n'aurais imaginé que ça puisse arriver ici. J'ai été prêté à Guimaraes, j'ai toujours respecté ce club et ces supporters. J'ai fait une grosse année avec Guimaraes, j'ai mis 14 ou 15 buts avec eux. (…) Quand j'ai rejoué avec Porto contre Guimaraes et que j'ai mis un doublé, je n'ai fêté aucun de mes buts. À la fin des matches, j'applaudis les supporters de Guimaraes. A chaque fois que je joue contre eux, je pense à eux. (...) Ce qui s'est passé m'a choqué, surtout de la part de ce club. Je ne savais pas que ce club avec des imbéciles comme ça dans ses tribunes."

Marega souhaite plus que des slogans et des discours

La police portugaise a indiqué qu'elle étudie les images de surveillance du stade Dom-Afonso-Henriques pour identifier les personnes qui ont insulté Moussa Marega. Ce dernier, qui a quitté le terrain en se faisant remplacer et en dépit du désir de certains joueurs qui souhaitaient le voir rester, "aimerait que les matches s'arrêtent" en cas d'incident comme celui survenu dimanche.

"Il faudrait un geste fort de la part des arbitres, de la ligue", poursuit Moussa Marega. L'Aigle voudrait davantage d'action. "Je vais parler franchement, tout ce qui est slogan, "no to racism", tout ça, c'est n'importe quoi. C'est juste des photos. Tu rassembles deux équipes, c'est beau, on partage ça sur les réseaux sociaux etc… Ça sert à quoi ? Ça ne sert à rien du tout", pense-t-il. Les années passent et le fléau du racisme met toujours à mal le football et ses acteurs.


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