Des perquisitions ont été menées lundi au ministère français de l'Economie et des Finances dans le cadre de l'enquête portant sur des soupçons de faveur fiscale accordée au club PSG lors du transfert de l'attaquant brésilien Neymar depuis Barcelone en 2017, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier.
Ces opérations, révélées par le site Mediapart, ont été effectuées par les policiers de l'Office central de lutte contre la corruption et la fraude fiscale de la direction nationale de la police judiciaire dans les locaux de la Direction générale des finances publiques, a précisé à l'AFP une deuxième source proche du dossier.
Plusieurs services de la direction générale des finances publiques ont été perquisitionnés par les enquêteurs dont, selon Mediapart, le bureau du directeur général occupé jusqu'à récemment par Jérôme Fournel, nommé depuis directeur de cabinet du ministre français de l'Economie Bruno Le Maire.
Ces soupçons, sur lesquels l'enquête débute à peine, s'inscrivent dans une instruction menée depuis septembre 2022 par des magistrats instructeurs autour des opérations d'influence attribuées à l'ex-directeur de communication du club, Jean-Martial Ribes, 57 ans.
La justice se demande si l'ex-vice-président (parti d'Emmanuel Macron) de l'Assemblée nationale, Hugues Renson, a tenté d'obtenir du gouvernement des "avantages fiscaux" pour le PSG lors du transfert pour 222 millions d'euros - le plus cher de l'histoire - de la superstar brésilienne dans le club de la capitale.
Dans un rapport d'enquête transmis le 21 novembre au magistrat instructeur, révélé par Libération et consulté par l'AFP, l'Inspection de la police nationale s'interroge sur un possible "trafic d'influence" impliquant M. Renson.
D'après ce rapport portant sur dix ans de messages avec lui retrouvés dans le téléphone de M. Ribes, l'ex-directeur de la communication du club a "sollicité(...) sans équivoque (...) des services" de celui qui a été conseiller de l'ancien président français Jacques Chirac.
L'ex-vice-président de l'Assemblée nationale affirme le 24 juillet relayer auprès de Gérald Darmanin, alors ministre français des Comptes publics, un "sujet PSG" qui semble être la fiscalisation du transfert.
A l'époque, le ministre s'était publiquement "réjoui des impôts que Neymar (allait) pouvoir payer en France", et avait garanti que ses services allaient analyser de près le montage financier du transfert. Le 3 août, le deal historique à 222 millions d'euros était conclu et annoncé.
Sollicité, l'entourage de Gérald Darmanin n'a pas souhaité réagir à cette perquisition. Gérald Darmanin, aujourd'hui ministre français de l'Intérieur, a été ministre de l'Action et des Comptes publics de 2017 à 2020.
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