Défis sécuritaires internes et externes, acte III de la décentralisation, rationalisation de l’espace politique, détachement de la gendarmerie des Forces Armées..., le premier policier du pays a abordé ces questions prioritaires de son département hier lors d’une rencontre avec les représentants de l’administration territoriale.
Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Abdoulaye Daouda Diallo, a présidé vendredi sa première réunion du commandement territorial avec les gouverneurs et les préfets de régions et départements du Sénégal. Les enjeux de sécurité ont particulièrement été visés dans cette rencontre. Les développements géopolitiques extérieurs et les défis sécuritaires à l’interne sont prioritaires. ‘‘On parle de terrorisme, mais globalement on a une préoccupation pour la sécurité intérieure. Il faudra tout faire pour que cela n’arrive pas chez nous. Mais de manière générale la sécurité doit être un élément central dans toute prise de décision’’. A ce titre la circulaire n°457/MINTSP/DGAT/DAG du 18 mai 2015 rappelle aux gouverneurs l’importance de la mission de veiller à l’exécution des lois et règlements. Le ministre a donné des directives pour la tenue régulière des réunions de sécurité avec les autorités que sont la Police, la Gendarmerie et l’Armée afin ‘‘d’éviter que nous soyons surpris par ce qui se passe un peu partout’’.
Quant au détachement de la Gendarmerie des Forces Armées, et son rattachement au ministère de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo affirme que le projet, en gestation, est soumis au président de la République. ‘‘ Il y a une loi d’orientation sur la sécurité intérieure qui est sur la table du chef de l’Etat. C’est à lui d’apprécier la qualité du document et de voir s’il devra trancher pour un vote de projet de loi à l’Assemblée nationale. Mais il y a une obligation d’unité de décision dans la sécurité intérieure c’est l’élément fondamental de cette loi’’, déclare-t-il, ajoutant que cette réforme du système de sécurité par la loi d’orientation sur la sécurité intérieure va réaffirmer le rôle de pivot que joue l’autorité administrative en la matière. Au regard d’un contexte mondial marqué par les extrémismes, l’intolérance et la menace terroriste, le ministre a exhorté ces démembrements de l’administration centrale à se mettre au diapason des enjeux sécuritaires. ‘‘Toutes les activités se déroulant dans les circonscriptions doivent être suivies avec attention, analysées et disséquées. cela exige de votre part une posture de vigilance permanente’’, déclare le ministre.
En ce qui concerne l’acte III de la décentralisation, Abdoulaye Daouda Diallo estime que l’administration territoriale va jouer un rôle central dans un contexte de territorialisation des politiques publiques. ‘‘Nous allons évoluer avec les pôles-territoires qui vont intégrer un certain nombre de régions entre elles, dont le pole-territoire Casamance (Ziguinchor, Kolda, et Sédhiou) que nous mettons en application. Les gouverneurs doivent travailler en parfaite convergence sur ces questions’’, suggère le ministre de l’intérieur.
Partis politiques : huit autorisations en deux ans
Le premier flic du pays a déploré avec regret le foisonnement des formations politiques. Conscient de la nécessité de rationalisation de l’espace politique, le ministre n’en estime pas moins que ce nettoyage se heurte aux exigences démocratiques d’un état de droit. On a beaucoup de partis. Pour les autorisations, j’en ai déjà signé huit en deux ans. Ce qui fait qu’on est passé de 224 à 232 partis, sans compter les partis nés dernièrement. Nous allons vers de grosses difficultés. Pour les élections locales (juin 2014), il y avait plus de 140 millions de bulletins tirés.
C’est pas possible on ne peut pas continuer comme ça’’, lance-t-il, avant de poursuivre : ‘‘Aujourd’hui, on n’a pas d’autres choix que de donner une suite favorable à ces demandes à partir du moment où ils sont en conformité avec les lois et règlements car la Constitution du pays leur donne droit de s’associer et d’exercer leur droit à la citoyenneté. L’autorité administrative que nous sommes ne peut pas s’opposer à cela’’, constate le ministre de l’intérieur. Pour remédier à cette situation, des cas sont à l’étude dans ce département depuis l’année dernière, selon le ministre. ‘’L’implication de toutes les parties prenantes est nécessaire. Nous ne pouvons pas nous y opposer mais nous allons travailler avec l’administration, les citoyens du pays, et les politiques pour avoir un consensus’’, promet M. Diallo.
1 Commentaires
Anonyme
En Juin, 2015 (12:46 PM)Participer à la Discussion