Naguère locomotive du tourisme au Sénégal, la Casamance naturelle, nichée entre les pays voisins de la Gambie et de la Guinée-Bissau, a enregistré cette année une baisse de l’activité touristique qui tourne autour de 50% selon les professionnels du secteur travaillant en grande partie sur le site enchanteur du Cap-Skirring.
Les professionnels du tourisme en Casamance déplorent vivement la sévère baisse de l’activité qui tourne autour de 50% dans des hôtels comme le club Méditerranée, La Paillote ou le Néma Kadior de Ziguinchor.
Pire, l’un des réceptifs les plus attractifs du Cap-Skirring(Hibiscus) a mis la clé sous le paillasson à cause de cette situation désastreuse qui mine le secteur.
En proie à une poussée irrédentiste depuis plus de trente ans, la Casamance, zone touristique par excellence, vit pourtant depuis trois ans un processus de paix durable très prometteur.
Selon Christian Jacquot, propriétaire de l’Hôtel La paillote du Cap-Skirring, par ailleurs un des responsables du syndicat d’initiative de la région, les raisons de cette situation pour le moins paradoxale, sont multiples.
En effet, le principal pays émetteur (La France) ne cesse de classer la Casamance en «zone touristique déconseillée» sur tous ses sites d’information logés dans ses ambassades. Ce qui serait en porte à faux avec la réalité du terrain.
Aussi, les professionnels du tourisme casamançais ont l’impression de vivre aune injustice sur le plan de la gestion de l’information livrée aux marchés émetteurs que sont essentiellement la France, la Suisse, l’Espagne, l’Allemagne, les pays nordiques, etc.
A ce jour, aucun Tour Opérateur(To) ne programme la Casamance, hormis le Club Med. Ni Jet Tours, encore moins Fram ou Nouvelles Frontières ne retiennent cette destinztion phare dans leurs catalogues à cause des informations «fausses» distillées à propos de la région.
Par ailleurs, les professionnels en appellent aussi à la simplification des procédures d’obtention du visa d’entrée au Sénégal. Sur ce sujet, le Chef de l’Etat sénégalais a récemment apporté la bonne parole en annonçant la suppression pure et simple du visa dans les meilleurs délais. Idem pour une baisse et non une suppression des taxes aéroportuaires.
Les professionnels sollicitent une baisse de ces taxes d’autant plus qu’avec le prix du billet aller-retour Paris-Cap-Skirring en vol direct à 850 euros, un touriste peut se payer un séjour tous frais payés pour une semaine en Afrique du nord. Le Maroc, la Tunisie et même l’Egypte étant considérés comme de sérieux concurrents de la destination Sénégal.
En Casamance, le cri du cœur des professionnels du tourisme se résume à ce refrain : «les touristes aiment cette belle région du sud du Sénégal, mais l’Etat ne leur facilite guère les choses.»
Globalement, le Sénégal souffre d’un sérieux problème de promotion de la destination. Sa présence au prochain salon international du tourisme de Paris est même incertaine.
Par ailleurs, le pays a mal géré la communication de crise à propos du Virus Ebola car les marchés émetteurs n’ont pas reçu la bonne information, d’où cette baisse drastique des flux touristiques constatée cette année. S’y ajoutent d’autres facteurs que le pays ne maîtrise pas. Il s’agit notamment de l’image négative de l’Afrique subsaharienne minée par des tensions sociopolitiques constatées au Nigeria, au Niger et au Mali voisin.
Albert Savana, envoyé spécial avec Financial Afrik
3 Commentaires
Kim Il Sun
En Mars, 2015 (21:22 PM)Sam
En Mars, 2015 (21:35 PM)pas sûre. La faute vient du MOUVEMENT DES FORCES DIOLAS DE LA CASAMANCE. Il refuse le développement de la région. Ce n'est pas parce que les hôteliers ont perdu de l'argent avec la baisse de sa clientèle, qu'on devrait dire que la région est sécuritaire. Ma famille y vit et je sais que tout le monde a peur, l'insécurité est là, toujours prête à exploser.
Kolda
En Mars, 2015 (22:48 PM)Participer à la Discussion