
Au terme des négociations de la semaine dernière entre les ministres des Transports aériens du Sénégal et du Maroc, la Royal Air Maroc (Ram) s’engage à verser à Sénégal Airlines 15 000 FCfa à titre de redevances par passager embarqué à Dakar.
Le Maroc souhaite relancer les accords signés avec le Sénégal avant le dépôt de bilan d’Air Sénégal International (Asi). A savoir, une autorisation de la Royal Air Maroc (Ram) d’effectuer deux vols par jour à partir de Dakar. La semaine dernière, les ministres des Transports aériens des deux pays ont longuement planché sur le sujet. Mor Ngom, nouveau ministre des Transports aériens qui est très bien informé des avantages que la Ram tire sur Dakar, a mis en avant les intérêts du Sénégal. Car, selon les premières indiscrétions sur les accords entre les deux pays, «la Ram doit payer à titre de redevances 15 000 Cfa pour chaque passager embarqué à partir de Dakar». Un accord que la Cellule de communication de Sénégal Airlines n’a officiellement ni confirmé ni infirmé. «Il y a une clause de confidentialité dans les accords, nous ne pouvons pas parler de la somme», explique-t-on à Sénégal Airlines.
En tout cas, il apparaît au résumé des petites confidences faites ici et là que le Sénégal et le Maroc trouveront leurs comptes sur le «new deal» : «Les Marocains ne cracheront pas dessus, parce que Dakar fait vivre le hub de Casablanca. Ils font ce qu’on appelle de la 6e liberté. C’est-à-dire, la Ram embarque à partir de Dakar tous les passagers à destination des Amériques, d’Europe…avant de les disperser à partir de Casablanca. La Ram embarque au moins 300 passagers par jour à Dakar, ce qu’elle ne peut pas avoir ailleurs», confient des administrateurs de Sénégal Airlines. Du côté sénégalais, si la Ram décolle à partir de Dakar avec deux Boeing 747, Sénégal Airlines recevrait chaque jour 4,5 millions Cfa dans ses caisses. Ce que le Sénégal ne pouvait pas gagner avec les premiers accords entre la Ram et l’ex-Asi. Parce que la Ram, qui était actionnaire majoritaire de la défunte compagnie aérienne nationale avec 51%, embarquait ses passagers sans verser un sou à l’Etat du Sénégal. Pis, elle concurrençait la défunte Asi sur les destinations de Paris, de Milan etc.
Les relations entre le Sénégal et le Maroc dans le secteur des Transports aériens sont entrées en zones de turbulences avec la résiliation des accords aériens entre la Ram et la défunte Asi. Pis, quelques mois après le premier vol inaugural de la nouvelle compagnie aérienne Sénégal Airlines, Karim Wade, alors ministre des Transports aériens, avait réduit les fréquences de vol de la Ram à Dakar. Au lieu de deux vols, la Ram a été autorisée à en faire un vol par jour. Une mesure qui avait été saluée par les professionnels de l’aéronautique «pour permettre à Sénégal Airlines de prendre son envol». Et qui avait été appliquée également à Brussels Airlines.
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