Les minibus Tata sont devenus le lieu d’expérimentation d’une nouvelle forme de mendicité. Il est, en effet, fréquent d’y croiser des «sourds muets» quémandant de l’aumône. Ce qui pousse certains à se demander s’il n’y a pas un accord tacite entre les Gie de minibus et les Ong qui gèrent ces mendiants si particuliers.
Depuis quelques temps, il est difficile voire impossible d’emprunter les minibus Tata sans se faire interpeller par des «sourds muets». Une carte blanche à la main, ils sillonnent les bus, et pas n’importe lesquels. Ils semblent nourrir une véritable affection pour les minibus Tata, qu’ils empruntent à longueur de journée. Sur des bouts de papier qui leur servent de moyen de communication avec les autres passagers, sont griffonnés quelques messages qui, le plus souvent, sont barrés d’une signature d’une Ong. Ces mendiants si particuliers sont-ils réellement des malentendants. Pourquoi jettent-ils leur dévolu sur les minibus de marque Tata? «Yab gnou rek (par manque de respect à notre égard, seulement, Ndlr)» coupe court Barkhane Diop, contrôleur responsable des lignes 2 et 34 du Gie Darou Salam.
Ce dernier ne semble pas voir d’un bon œil la présence de passagers si particuliers dans les bus Tata dont il a la charge d’assurer le contrôle quotidien. Existe-t-il un accord secret entre les Gie de bus et les associations que disent représenter les sourds muets ? Non, fait savoir le receveur. Ce penchant des «sourds muets» pour les minibus s’explique, selon cet agent de la célèbre marque indienne, par le fait qu’il n’y ait pas de règlement qui interdit la mendicité à bord. Un vide «juridique» qu’exploitent les mendiants sourds-muets. Ce qui ne les empêche pas d’agir quand c’est nécessaire. «Parfois, on prend la responsabilité de leur interdire de monter à bord», dit-il. «Pas par cruauté, mais pour la sécurité des passagers», précise-t-il.
Responsabilité des gérants de minibus
Le handicap invoqué par ces «mendiants» laisse planer des doutes. «La majeure partie de ces gens qui se font passer pour des sourds muets ne le sont pas», déclare un chauffeur. Son collègue Barkhane Diop de brandir ses «preuves». «Un jour, un jeune homme demandait de l’aumône dans le bus en se faisant passer pour un sourd muet. Une pièce qui lui était destinée est tombée. Il s’est retourné pour la ramasser alors qu’il avait le dos tourné lorsque la pièce est tombée» explique-t-il. Conclusion : il a entendu le bruit de la pièce de monnaie. Et la sanction de tomber. «Je lui ai demandé de descendre, sous peine de l’amener à la police ; il s’est exécuté», raconte-t-il. Contrôleur de la ligne 39, Aly Ngom, (nom d’emprunt) a eu «un choc» en apercevant deux jeunes hommes qui discutaient à un arrêt de bus et qui, par la suite, sont montés en même temps que lui dans le bus qu’il contrôlait. «Une fois à bord, ils sont devenus sourds muets. Quand l’un des deux m’a reconnu, ils se sont empressés de descendre», raconte Ngom. Si les responsables des bus intiment parfois l’ordre aux mendiants de descendre, c’est, le plus souvent, sous la pression des passagers. «Certains passagers n’hésitent pas à nous sermonner», dit un receveur.
Indésirables dans les bus Dem Dikk
Tolérés dans les minibus Tata, les mendiants ne sont pas les bienvenus à bord des bus Dakar Dem Dikk (DDD). Ici, «c’est formellement interdit et ils (les mendiants, Ndlr) le savent bien», lance un chauffeur des bus bleus. Selon ce dernier, c’est pour cela que les mendiants, sourds muets ou pas, ne s’aventurent pas à monter à bord de leurs bus. Même si, de temps à autre, il arrive que certains réussissent à déjouer la vigilance des receveurs. «Parfois, occupés à vendre les tickets, nous ne nous apercevons pas qu’ils sont à bord. Mais, à chaque fois qu’on se rend compte de leur présence, on leur intime l’ordre de descendre immédiatement» ajoute-t-il. Et ce ne sont pas seulement les mendiants qui sont indésirables dans les bus Dakar Dem Dikk. «Toute personne ayant une tasse de café ou autre liquide dans un récipient non fermé n’est pas admise à bord», renseigne le receveur.
3 Commentaires
Thiatte Dem Diassy
En Mai, 2013 (22:18 PM)Griot Moderne
En Mai, 2013 (09:14 AM)UN AUTRE PROBLEME à L'ATTENTION DE CHEIKH NDIAYE TERANGA.: LES RECEVEURS DE LA LIGNE 72 ARNAQUENT LES PASSAGERS SUR LE TRONçON CROISEMENT KEUR MASSAR / ENTREE ZAC M'BAO APRES LE PASSAGE A NIVEAU .ILS NOUS FONT PAYER 200F ET NOUS DELIVRENT UN TICKET 1ere SECTION AVEC UNE ARROGANCE INCROYABLE. C'EST DU VOL. NOUS VOUS DEMANDONS DE CREER UNE LIGNE POUR LA ZAC PUIS QUE LA LIGNE 48 EST DETOURNEE AILLEURS OU BIEN DE RAPPELER A L'ORDRE CES RECEVEURS VOLEURS.
Joe
En Mai, 2013 (09:20 AM)Participer à la Discussion