Les mois passent mais ne se ressemblent pas à Mbour. Le neuvième mois de l’année est toujours particulier dans cette ville du Sénégal. Il est marqué par des moments de festivité, de joie et de partage aux allures de la sortie annuelle du mythique kankourang et du fameux Ngomar. Un rendez-vous inédit enregistré aujourd'hui dans l'agenda culturel des événements traditionnels. Comme chaque fois, un grand Ngomar est organisé par les parents des circoncis (initiés) afin de magnifier leur fierté en faisant preuve de rigueur et de bravoure.
Le quartier Thiocé Ouest de Mbour est en pleine effervescence. Il est 17h, les cris et la frénésie, accompagnés d'une liesse populaire, rythment ce petit patelin.
Ce samedi soir, les préparatifs vont bon train. C’est la veille de la sortie du "kankourang". Certains hommes balaient et installent sono et chaises pour le Ngomar. C’est une fête organisée par les parents des circoncis en prélude à la sortie du kankourang. La célébration de ce soir a un goût particulier car c’est un groupe d’amis d’enfance appelés ‘bross-man’ qui organisent cet événement.
Il est 23h et le rythme des tam-tams résonne. C’est parti pour la nuit blanche. Assis autour du feu, les jeunes du quartier sont en communion autour du ‘Ngomar’. Les chants retentissent et les percussionnistes, communément appelés ici ‘jumbo jumbo, accompagnent les sons traditionnels. Tom est l’un d’eux. Surnommé le ‘messie’, il est sur le départ pour rejoindre ses collègues. Le jeune homme n'a pas le temps pour la discussion et se fond facilement dans le rythme à son arrivée sur scène. Assis ou même debout, les jeunes profitent du spectacle. Les chants traditionnels accompagnent le tout en parfaite harmonie. Femmes et hommes dansent frénétiquement aux rythmes des sonorités envoûtantes. Le spectacle est entraînant et pousse certains à rejoindre la piste.
Gamou Niang suit le rythme. Habillée en tenue traditionnelle, sifflet à la bouche et pieds nus, la danseuse est dans le tempo. Participer à cette soirée de par la danse est une façon pour elle d’apporter sa contribution aux activités de ce mois.
Fierté et joie tout en harmonie
Le ‘Ngomar’ entre dans le cadre de ce septembre mandingue et représente beaucoup pour les parents d’enfants qui entrent dans le bois sacré ou ‘leul’. Une manière de montrer leur fierté à travers cette soirée et saluer le courage de leurs bambins. C’est le cas de Khady Gueye. Assise sur une chaise, elle suit le spectacle avec attention en battant des mains de temps en temps. La jeune femme a un fils qui entre dans le ‘leul’. «C’est un honneur pour moi de perpétuer cela à travers mon fils», affirme-t-elle guillerette.
«C’est un plaisir pour nous d’assister à cela en compagnie de nos amis», a fait savoir Omar Diaw, membre du ‘bross-man’. Ce dernier explique que cette célébration organisée par les parents des enfants annonce l’entrée de ces derniers dans le ‘leul’. Ils invitent leurs proches pour partager avec eux la joie.
Une façon de perpétuer la tradition en rythme pour bien préparer la sortie du kankourang.
5 Commentaires
Benji
En Octobre, 2022 (12:36 PM)Didi
En Octobre, 2022 (13:45 PM)Big
En Octobre, 2022 (13:54 PM)Participer à la Discussion