Le Conseil national de régulation de l'audiovisuel (Cnra) a pris la décision de couper le signal de la Sen TV, quelques heures seulement, avant le discours à la nation du chef de l’Etat, Macky Sall, à l’occasion du nouvel An. Même si cette mesure est officiellement motivée par la violation par cet organe de la loi portant interdiction de diffusion de messages publicitaires relatifs aux produits cosmétiques de dépigmentation, force est de constater qu'elle a joué en défaveur de la communication du Président. D'après les dirigeants de D-Média, cette décision s’explique par l’invitation de Ousmane Sonko en même temps que l’adresse à la nation de Macky Sall.
De l'avis du communicant Jean Sibadioumeg Diatta, cette sanction n'a pas manqué de désorienter le public.
"Du point de vue communicationnel, cette décision du Cnra, dans un contexte de premier discours de nouvel An du Président Sall depuis son élection pour un deuxième mandat, vient diversifier les messages institutionnels. Les citoyens, grâce au pouvoir d'influence des médias, ont été préparés à accorder une importance capitale au message du Président notamment dans un autre contexte de climat social tendu", a-t-il fait comprendre à Seneweb.
Pour le docteur en science du langage, "certains verront à travers cette décision une volonté du Cnra de sanctionner un organe ayant décidé de ne pas répondre favorablement à l'invitation du Président pour son face-à-face avec la presse juste après son message, mais aussi d'inviter Ousmane Sonko, un des plus farouches opposants au Président. Les nombreuses interprétations de cette sanction ne feront que détourner le public de l'essentiel".
Par conséquent, conclut Diatta, "le Conseil peut être vu par certains comme étant le bras armé du gouvernement pour réprimander des organes de presse qui ne coopèrent pas souvent".
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