"Il y a une culture de l'impunité, d'acceptation de la violence et du langage violent contre les femmes" a lâché la jeune élue démocrate qui aurait été insultée par le républicain Ted Yoho (ce qu'il réfute).
ÉTATS-UNIS - Passe d’armes tendue à la Chambre des représentants aux États-Unis. Après avoir été traitée de "salope" par un élu républicain, Alexandria Ocasio-Cortez a pris la parole publiquement pour dénoncer "une culture de l’impunité, d’acceptation de la violence et du langage violent contre les femmes". Une intervention d’une grande intensité, à revivre dans notre vidéo en tête d’article.Traitée de "fucking bitch" par un membre du Congrès américain qui s'était ensuite "excusé" en citant sa femme et ses filles, Alexandria Ocasio-Cortez n'a pas laissé passer l'occasion pour réagir. Voici sa réponse. pic.twitter.com/q5gv9UEkag
— Brut FR (@brutofficiel) July 23, 2020
La jeune élue démocrate aurait été insultée par Ted Yoho le 21 juillet dernier, comme l’ont rapporté plusieurs médias américains témoin de la scène. L’étoile montante du parti démocrate a d’abord ironisé sur cette polémique en se filmant sur les notes du morceau de la rappeuse Doja Cat "Bitch Boss".
La polémique aurait pu s’en tenir là. Mais c’était sans compter sur les excuses jugées peu convaincantes de l’élu républicain devant la Chambre des représentants le 22 juillet.
"Marié depuis 45 ans et père de deux filles, je fais très attention aux mots que j’emploie. Ceux qui m’ont été attribués par la presse à l’attention de ma collègue n’ont jamais été prononcés", s’est défaussé l’élu de Floride.
Ce jeudi 23 juillet, Alexandria Ocasio-Cortez est revenue sur cette polémique au cours d’une intervention remarquée. "Je tiens à préciser que les commentaires du représentant Yoho ne m’ont pas profondément blessée parce que j’ai fait partie de la classe ouvrière", a-t-elle répondu, rappelant son passé de serveuse. "Ce genre de langage n’est pas nouveau. J’ai rencontré des mots prononcés par Monsieur Yoho et des hommes qui prononçaient les mêmes mots que Monsieur Yoho alors que j’étais harcelée dans des restaurants. J’ai jeté hors des bars des hommes qui avaient utilisé un langage comme celui de Monsieur Yoho. (…) Il y a une culture de l’impunité, d’acceptation de la violence et du langage violent contre les femmes dans toute la structure du pouvoir qui soutient cela."
"Mon père, heureusement, n’est pas vivant pour voir comment Monsieur Yoho a traité sa fille."
Et l’élue new-yorkaise de déplorer l’attitude de son collègue qui n’a pas été capable de formuler des excuses claires et directes, d’après elle.
"Je ne vais pas attendre les excuses d’un homme qui n’a aucun remords après avoir utilisé un langage abusif à l’encontre des femmes. Mais ce qui me pose problème, c’est d’utiliser les femmes, nos épouses et nos filles, comme boucliers et excuses pour justifier un mauvais comportement. Monsieur Yoho a mentionné qu’il avait une femme et deux filles. J’ai deux ans de moins que la plus jeune fille de Monsieur Yoho. Je suis aussi la fille de quelqu’un. Mon père, heureusement, n’est pas vivant pour voir comment Monsieur Yoho a traité sa fille. Ma mère a pu voir à la télévision l’irrespect de Monsieur Yoho à mon égard sur le sol de ce bâtiment. Et je suis ici parce que je dois montrer à mes parents que je suis leur fille et qu’ils ne m’ont pas élevée pour accepter les abus des hommes."
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