
« Se réinventer ou disparaitre progressivement » : voilà en quoi on pourrait résumer la situation de la société nationale du Groupe La Poste, en proie à des problèmes financiers qui le plongent dans un tournoi inédit de son existence. Un contexte particulier qui a provoqué le sursaut au niveau de son personnel plongé dans une phase de réflexion pour livrer un diagnostic sans complaisance aux autorités étatiques, qu’ils accusent d’être responsables de la dégradation de la situation de leur boite. Une situation financière insoutenable
Au sortir de leur réflexion le diagnostic des travailleurs du groupe La Poste livre un verdict sans appel. « La situation actuelle de La Poste est la résultante d’une dégradation progressive qui s’est accentuée de façon presque irréversible, durant ces cinq dernières années. L ’ exploitation des États financiers disponibles révèle un déficit structurel chronique avec une baisse continue du chiffre d’affaires et une augmentation exponentielle des charges », martèle Ibrahima Sarr, le représentant du personnel du groupe La Poste.
Selon lui, il faut impérativement convoquer des problèmes de gouvernance et de pilotage stratégiques pour expliquer ces résultats d’exploitation alarmants. Dans la livraison de ce diagnostic, ils pointent du doigt l’État qui selon eux a trop laissé pourrir la situation.
L’État ne verse plus la rémunération du service public
« Sans raison objective, l’État a cessé de verser à la Poste la rémunération du service public », dénoncent les travailleurs de la poste dans leur déclaration finale. Cette rémunération s’élève actuellement à 11 milliards 500 000 000 de Francs CFA avant de préciser que cette somme n’est ni une subvention encore moins un financement mais une obligation de l’État, à la lumière du contrat de concession du service postal universel qui le lie à la Poste. Ils déplorent par ailleurs que la SN La poste n’ait bénéficié de la part de l’État d’aucun financement pour investissement ou pour appui à l’exploitation encore moins au développement. Ils jugent paradoxal le fait que l’État apporte son appui à d’autres société pas plus importantes que la leur (Sonacos, SENELEC, Dakar Dem Dikk, RTS) sans leur apporter l’appui nécessaire pour soutenir la croissance de leur groupe.
Une Dette de 42 milliards
L’accumulation des créances notamment avec le paiement des bourses de sécurité familiales rend encore la situation plus critique au niveau du groupe La Poste.
« L’État crève les ressources de La Poste »
« Une reconnaissance de dette, signée le 03 Septembre 2020, fait ressortir un solde au 31 août 2020 Trente Quatre Milliards Six Cent Soixante Quatre Millions Cinq Cent Quatre Vingt Quatorze Mille Cinquante francs (34 664 594 050 F CFA). La dernier paiement effectué dont la facturation est faite sera intégrée dans la solde actuellement reconnu par la DGPSN ( Direction Générale à la Protection sociale et à la Solidarité Nationale) qui porte le montant à environ Quarante Deux Milliards de francs CFA ( 42 000 000 000 F CFA).
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