Une personne infectée parlant sans masque, même d'une façon normale, diffuse des particules plus légères que l'air.
CORONAVIRUS - Malades, sortez couverts. Si l'on demande déjà aux personnes infectées par le Covid-19 qui doivent se déplacer de porter un masque, la consigne vient encore de prendre de l'importance à la lumière d'une étude parue mercredi 15 avril dans la revue The New England Journal of Medicine. Des chercheurs britanniques ont ainsi démontré que les gouttelettes que nous envoyons dans l'air en parlant normalement sont particulièrement propices à la diffusion du virus.
Via une détection laser, les postillons envoyés par une personne s'exprimant à différents volumes sonores ont ainsi été testés. Sans surprise, c'est lorsqu'elle parlait le plus fort que les gouttelettes les plus grosses et les plus nombreuses ont été envoyées, à quelques centimètres de la bouche du sujet. Mais ce ne sont pas les postillons les plus volumineux, s'approchant de 500?m (soit 1 demi-millimètre) de diamètre qui sont les plus dangereux. Happés par la gravité, ils s'écrasent au sol presque instantanément.
Inhalées plusieurs heures plus tard
Le danger vient en revanche des centaines de plus petites gouttelettes, dont la taille s'est réduite dans l'expérience jusqu'à 20?m, c'est-à-dire 20 millièmes de millimètre. À cette échelle, les particules projetées sont si légères qu'elles flottent dans l'air pendant plusieurs secondes, et restent à hauteur de visage. Un effet particulièrement durable lorsqu'il a lieu dans un endroit clos et peu aéré.
Plus grave encore, comme le fait dans le NEJM une autre étude parue le 16 avril, dans l'air la durée de vie du virus peut s'élever jusqu'à 3 heures, bien qu'il perde alors un peu de ses capacités infectieuses. Il peut ainsi bien sûr être inhalé, mais il y a pire: là où un postillon est filtré par les canaux du nez et de la gorge, ces gouttelettes plus légères que l'air ont le gabarit pour aller se loger dans les alvéoles de nos poumons.
Un sombre tableau qui n'est pas sans solution. Les auteurs de l'étude ont fait dire exactement les mêmes mots à leur cobaye cette fois muni d'un simple masque en tissu. Le résultat est alors sans appel, la quasi-totalité des gouttelettes étant irrémédiablement bloquée. Pas d'hésitations donc, en cas de maladie ou de doutes sur une éventuelle infection, porter un masque est une nécessité pour ne pas propager le virus.
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