IRAK - Cinq jours après l'élimination du général Qassem Soleimani par les États-Unis, l'Iran a riposté ce mercredi 8 janvier dans la nuit, en tirant des missiles contre deux bases abritant des soldats américains en Irak.
Selon le Pentagone, une douzaine de missiles ont été lancés depuis l'Iran contre les bases d'Aïn al-Assad et d'Erbil, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d'article.
Ces raids, revendiqués par Téhéran et intervenant cinq jours après la mort du général Qassem Soleimani, marquent un tournant faisant redouter une escalade régionale ou un conflit ouvert, même si dirigeants américain et iranien ont rapidement semblé vouloir calmer le jeu.
Dans un tweet au ton particulièrement léger et plutôt apaisant, le président américain Donald Trump a indiqué qu'il ferait une déclaration ce mercredi matin et laissé entendre que le bilan n'était pas très lourd. "L'évaluation des dégâts et des victimes est en cours. Jusqu'ici, tout va bien!", a-t-il lancé sur Twitter.
La télévision iranienne évoque, elle, 80 morts du côté américain.
Des représailles "terminées" et proportionnées"
De son côté, Mohammad Javad Zarif, chef de la diplomatie iranienne, a affirmé que son pays avait mené et "terminé" dans la nuit des représailles "proportionnées". "Nous ne cherchons pas l'escalade ou la guerre", a-t-il insisté.
L'agence fédérale de l'aviation américaine (FAA) a interdit aux avions civils américains le survol de l'Irak, de l'Iran et du Golfe. Les cours du pétrole s'envolaient de plus de 4,5% mercredi matin dans les échanges en Asie.
Les Gardiens de la révolution iraniens, l'armée idéologique de la République islamique, ont conseillé à Washington de rappeler ses troupes déployées dans la région "afin d'éviter de nouvelles pertes", et menacé de frapper Israël et "des gouvernements alliés" de l'Amérique.
Une nouvelle phase
Ces tirs interviennent alors que se terminent à peine les funérailles du général Qassem Soleimani, assassiné vendredi à Bagdad avec l'Irakien Abou Mehdi al-Mouhandis, leader des paramilitaires pro-Iran désormais intégrés aux forces de sécurité irakiennes.
"Des missiles balistiques ouvertement lancés depuis l'Iran sur des cibles américaines, c'est une nouvelle phase", a estimé Phillip Smyth, spécialiste des groupes chiites armés, rappelant que Téhéran avait tendance jusqu'ici à répondre via des factions, sans revendications.
Si Donald Trump a clairement écarté mardi toute intention de quitter l'Irak, certains des alliés occidentaux des Etats-Unis ont annoncé leur retrait militaire partiel, alimentant les craintes de voir les tensions actuelles saper la lutte antijihadistes.
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