L'Association des juristes sénégalaises (AJS) a organisé, ce jeudi, un atelier de formation à l'intention des professionnels des médias de la région de Saint-Louis. C'est pour renforcer leurs compétences dans le traitement adéquat des cas de violences sexuelles. Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la lutte contre les violences sexuelles et la banalisation du viol qui sévissent dans la société sénégalaise, en particulier à l'encontre des femmes et des jeunes filles.
Cette formation, réalisée en partenariat avec l'Union européenne, offre aux journalistes l'opportunité de contribuer à briser le silence entourant les violences sexuelles et de faire sortir cette problématique de la sphère privée, malgré les tabous et les contraintes de la société. L'objectif principal de cette initiative est de contribuer à l'éradication des violences sexuelles en sensibilisant, vulgarisant et en appliquant de manière effective la loi criminalisant le viol et la pédophilie dans les régions urbaines et périurbaines de Dakar, Thiès, Kaolack, Tambacounda et Saint-Louis.
La formation, dispensée par Nafissatou Seck, juriste, et Nina Penda Faye, journaliste et consultante, se composait de trois modules. Le premier portait sur les violences sexuelles, mettant l'accent sur la loi criminalisant le viol et la pédophilie. Le deuxième se concentrait sur les constats et les caractéristiques du traitement médiatique des violences sexuelles. Enfin, le troisième module abordait le traitement adéquat de l'information sur les violences sexuelles.
Selon Aminata Samb, coordinatrice du projet et membre de l'AJS, il est essentiel que les journalistes s'engagent à fournir un traitement adéquat et équilibré de l'information. Elle a souligné l'importance de former tous les acteurs, y compris les journalistes qui sont les relais de la société dans la sensibilisation des populations et des instances judiciaires.
Aminata Saùb a également souligné que le traitement médiatique des violences sexuelles est souvent minimisé et relégué aux faits-divers, alors qu'il s'agit d'un problème social majeur qui concerne l'ensemble de la société. C'est pourquoi la sensibilisation est cruciale pour assurer une meilleure protection des victimes et de leurs proches.
Une des participantes, Bator Fall, journaliste à la RTS, a exprimé sa gratitude à l'Association des juristes sénégalaises pour cette opportunité offerte à la presse de Saint-Louis. Elle a souligné que les violences sexuelles étaient des faits régulièrement vécus, mais que la problématique résidait dans la manière de traiter l'information.
Selon elle, les violences sexuelles sont encore banalisées au Sénégal. Elle a appelé les journalistes à se spécialiser dans les questions de genre et a plaidé pour davantage de formations pour les professionnels des médias en collaboration avec des juristes et des sociologues.
Pour Bator Fall, cela leur permettra de mieux appréhender ces sujets sensibles et de traiter toutes les formes de violence.
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