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Maradona était le premier supporter de la gauche latino-américaine

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Maradona était le premier supporter de la gauche latino-américaine
En soutenant Chavez, Castro, Kirchner ou Maduro... La légende du foot n'a jamais oublié ses racines ni caché ses idéaux.

DISPARITION - Il avait le portrait du Che tatoué sur son épaule droite. Celui de Fidel Castro sur son mollet gauche. Diego Maradona s'est éteint ce mercredi 25 novembre dans son Argentine natale, soixante ans après avoir vu le jour dans la banlieue pauvre de Buenos Aires, à l'hôpital Eva Peron, du nom de cette autre icône sud-américaine.

Quatrième enfant d'une famille de paysans modestes, "el pibe de oro", "le gamin d'or", est devenu au fil des années et des exploits la légende du football que le monde sportif -et pas seulement- pleure aujourd'hui. Une stature qui n'a pourtant jamais éteint ses combats, qui n'a jamais fait taire ses engagements parfois détonnants dans un milieu aseptisé où le parti pris politique n'a, bien souvent, pas sa place.

De Cuba au Venezuela, en passant par le Brésil ou l'Argentine évidemment, le numéro 10 n'a jamais oublié ses racines ni caché ses idéaux. Diego Maradona était ainsi le premier supporter de la gauche latino-américaine.

Proche de Chavez, Castro et Kirchner

Il a notamment entretenu une relation, souvent épistolaire mais toute particulière, avec Fidel Castro. C'est en 1987, un an après "la main de Dieu" et son sacre mondial, que Diego Maradona rend visite pour la première fois au père de la révolution cubaine. Quand il tutoie la mort en 2000 et 2004, souffrant d'addiction à la cocaïne et d'obésité depuis la fin de sa carrière en 1997, c'est sur l'île qu'il va se faire soigner.

En 2016, quand Fidel Castro s'éteint à l'âge de 90 ans, "el pibe" pleure son "second père." "On m'a annoncé la mort de celui qui était le plus grand, sans aucun doute. Fidel Castro est mort. Je suis terriblement triste, parce qu'il était pour moi comme un second père", explique-t-il alors.

Outre le "Lider maximo", Maradona est également un fervent admirateur de feu Hugo Chavez, le président vénézuélien, qu'il avait rencontré en 2005.

"Avec Fidel Castro, Chavez (et les présidents du Brésil et d'Argentine) Luiz Inacio Lula da Silva et Nestor Kirchner (...), je crois que l'on peut former une bonne alliance contre la pauvreté, la corruption et rompre la relation filiale avec les États-Unis", s'enthousiasme-t-il, assurant que l'émotion d'avoir rencontré le Vénézuélien avait été "peut-être plus forte" qu'une victoire en Coupe du monde.

Les années passent, et Diego Maradona continue de se présenter en "soldat" des dirigeants de gauche latino-américain. En 2013 puis 2018, il apporte son soutien inconditionnel au successeur de Chavez, le très contesté Nicolas Maduro, en assistant à plusieurs de ses meetings de campagne.

Il ne manque pas également de s'afficher avec le pouvoir, en Argentine, quand il est aux mains de la gauche, de Nestor à Cristina Kirchner.

Engagé jusqu'en Palestine

Quand il est à droite, en revanche, Diego Maradona n'hésite pas à faire entendre sa voix. "Mon pays est à genoux. (...) Il y a tant d'injustice en si peu de temps, cela me rend malade", fustige-t-il en 2016 à propos de la politique menée par le président libéral Mauricio Macri.

Un engagement qu'il portera... jusqu'en Palestine. En marge de la finale de la Coupe du monde 2018 en Russie, Diego Maradona rencontre Mahmoud Abbas, et en dresse les éloges sur son compte Instagram. "Cet homme veut la paix en Palestine. Le président Abbas a un pays à part entière", écrit-il sous une photo le montrant en compagnie du Palestinien.

Animé d'un anti-américanisme assez commun à la gauche latino-américaine, Diego Maradona donnera l'un de ses derniers coups de griffe à Donald Trump, en 2019. Alors entraîneur des Dorados de Sinaloa en deuxième division mexicaine, "el pibe" s'en prend aux "shérifs du monde que sont ces yankees" et qui "croient que parce qu'ils ont la plus grande bombe au monde ils peuvent nous diriger."

Une charge qui aurait sans doute fait plaisir à son ami Fidel Castro. Diego Maradona est mort ce mercredi, quatre ans jour pour jour après ce "second père" qu'il avait jusque dans la peau.


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