La mer avance. Elle n’épargne pas, Kafountine, une station balnéaire aux potentialités agricoles et touristiques estimables. Ce bout de terre qui défie la mer risque d’être englouti. Aujourd’hui, les habitants, les hôteliers, les investisseurs locaux et venus d’ailleurs sont dans la vague d’angoisse. L’incertitude plane.
L’érosion n’est pas une projection. C’est une réalité. Le cimetière et le site mythique de culte de El Hadj Omar Foutiyou Tall ont failli prendre l'eau. La puissance des eaux a exposé toutes les installations électriques et le système d’évacuation d'eau potable. La furie a érodé la terre qui enveloppait les conduites d’eau potable. En l’espace de quelques années, les eaux ont repoussé le trait de côte.
L’actuel de chef village de Kafountine, Moussa Diatta, se promenait en bordure de la mer il y a une vingtaine d'années. Aujourd’hui, cette bande de sable a disparu et supplantée par les eaux. « Si nous n’abusons pas, nous pouvons dire que la mer a gagné un kilomètre sur la terre au cours de ces 20 dernières années. La mer continue de menacer la terre », a rapporté l’actuel chef du village de Kafountine. Il exhibe une vidéo pour mieux convaincre de la régression de la terre en bordure de l’Océan atlantique. Route impraticable, câbles de courant et conduite d'eau exposés en l'air. C’est un autre danger en plus de l’érosion côtière.
Selon le Maire David Diatta, la Sénélec a dû réagir hier en urgence pour éviter le contact de l'eau de mer avec les câbles électriques. « S’il n'y avait pas eu cette intervention, le contact de la haute tension avec l'eau pouvait avoir de graves conséquences. Cette avancée rapide de l'océan avec le déterrement de la conduite de l'eau potable est une menace véritable dans la distribution de l'eau », a relevé l’édile de la commune qui a ajouté : " L'adduction en eau potable dans les îles qui était un rêve, sinon un bonheur pour les populations. Mais tout cela est en train d'être fortement impacté et menacé " a laissé entendre le Maire.
La remontée des eaux a entrecoupé la route menant vers l’un des plus grands réceptifs hôteliers. C’est impossible de rejoindre ce site à bord d’un véhicule.
Le point du retour n’est pas loin. Le Maire David Diatta a rencontré un couple en larmes suite à la montée des eaux sur leur domaine. " Hier matin lorsque l'océan a fini de se déverser sur la bande de terre qui reste entre la plage et la terre ferme, j’ai rencontré un couple presque en larmes. Cette bande de terre qui constitue la route vers les résidences, campements et hôtels de Kafountine n'est plus praticable pour les voitures », a laissé entendre David Diatta. Désormais pour rallier certaines zones, il faut marcher ou prendre une moto.
L’appel à une intervention urgente
La menace appelle à une intervention urgente. C’est le cri du cœur lancé par le Chef de village de Kafoutine Moussa Diatta. Le sieur implore les autorités étatiques à venir en aide à la population de Kafoutine en mettant en œuvre un plan de sauvegarde de la côte de la zone. " Les jeunes et les femmes ont fourni beaucoup d'efforts en posant des barrières avec des sacs remplis de sable. Vous voyez là bien ce sont avec ces sacs que les populations luttent contre l'avancée de la mer. Le sable est prélevé dans la forêt pour remplir les sacs », a confié Moussa Diatta.
Le Maire de Kafountine, David Diatta a fait un plaidoyer en faveur de sa localité en interpellant les autorités étatiques centrales. L’érosion côtière menace les activités économiques, telles que le tourisme, la riziculture, les activités de transformation de poissons qui sont pratiquées entre la terre ferme et les îles. " La bande de terre qui sépare les îles de l'océan est fortement menacée. La commune de Kafountine est constituée de 14 îles. Il n'y a qu'une bande de moins de 30 mètres qui tient ces îles-là de l'Océan Atlantique " a alerté David Diatta. La cote d’alerte est atteinte.
Le chef du village de Kafountine et le maire lancent l'alerte pour la sauvegarde de l’une des plus importantes stations balnéaires du Sénégal.
Le lien de la vidéo ci-dessous illustre la gravité de la situation.
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