[Focus]Tivaouane Peulh : Les mille et un maux d’une commune

L’épuisement des réserves foncières à Keur Massar, à Pikine, Thiaroye, a déclenché une ruée vers Tivaouane Peulh. La localité est passée de bourgade à une agglomération en l’espace d’une quinzaine d’années. L’agglomération compte 59.000 habitants qui se réveillent dans 58 quartiers. Ici, l’accès à l’électricité est loin d’être universel. Résultats des courses : l’insécurité y règne. Le seul poste de gendarmerie ne peut pas garantir la sécurité pour tous. Les habitants interrogés font écho des maux de Tivaouane Peulh."Nous avons de sérieux problèmes de sécurité.La zone dispose d'un seul poste de gendarmerie.Et le nombre d'agents est très réduit pour couvrir la sécurité de 59 000 personnes. Alors la localité mérite un commissariat de police. Vraiment on a en besoin" .

A certains endroits, la localité garde les reliques de village. Pourtant, nous sommes dans la capitale Dakar, précisément entre Rufisque et de Keur-Massar. Les infrastructures de base sont le talon d’Achille de cette agglomération. Les routes sablonneuses et impraticables ne facilitent pas le déplacement des habitants.  Ici, tous rappellent au Président de la République de tenir ses promesses."Tivaouane peulh abrite un seul érigé en lycée.En réalité nos revendications sont une demande sociale.Nous rappelons au président de la République Macky de tenir ses promesses.En 2016 il nous avait promis tout ce que vous pouvez imaginer dans ce monde."déclare le porte parole des jeunes.

Comme dans les villages, les femmes sont soumises à la corvée. Elles parcourent des distances pour puiser de l’eau des puits. Une partie de leur quotidien est rythmée par la navette entre leur domicile et ces points d’eau. Chaque jour suffit sa peine."Nos femmes en souffrent, depuis des décennies nous buvons de l'eau de puits .Ce qui est bizarre nous sommes dans la capitale Dakar .Nos  enfants tombent régulièrement malade à cause du manque de l'eau potable.Parfois ils ont des problèmes de Vision.Et cela est dû à la qualité de l'eau", martèle Faty délégué de quartier.

En plus du liquide précieux, l’accès aux soins n’est pas à la portée des ménages. Les femmes n’ont pas accès aux financements. Ce sont autant de faits qui poussent une marraine de quartier (Bajenu Ghokh) à s’indigner de l’indifférence des autorités. Se faisant l’avocate des femmes, elle a exhorté le Ministre de la Femme et celui du Développement communautaire, de la Solidarité nationale et de l’Equité sociale et Territoriale à apporter des réponses aux doléances des populations."vous ne pouvez pas imaginer la souffrance des populations surtout nous les femmes.Parfois elles accouchement sur des charettes à cause des mauvaises routes sablonneuses .A certains heures tardivement de la personne ne peut effectuer des déplacements à niveau du poste de santé.Et les financements on a en parle même pas.Pourtant nous des femmes de nationalité sénégalaise.Nous devons avoir les mêmes avantages que celles des grandes villes.L'Etat doit intervenir ici le plus vite possible », se désole-t-elle.

Pourtant Tivaouane Peulh n’est pas si mal loti. L’agglomération abrite le site touristique jadis, l’un des plus visités au Sénégal. En attendant de tirer profit de ses atouts, les habitants attendent avec impatience l’interventionnisme de l’Etat et de leur maire, Momar Sokhna Diop. Les tentatives d’entrer en contact avec l’équipe municipale et les services de l’Etat chargés des programmes communautaires sont infructueuses.