Des affrontements violents ont éclaté ce jeudi 19 octobre à Mbèye, un paisible petit village situé à Bambilor non loin du futur pôle urbain du Lac Rose. Les populations ont en effet croisé le fer avec les gendarmes pour s'opposer à l'affectation de 21 hectares de leurs terres à l'homme d'affaires Sonhibou Seck au détriment d'une centaine de familles dont les champs et habitations, se trouvant dans les limites du terrain litigieux, sont en train d'être démolis par des bulldozers.
Selon Abdoulaye Ndiaye, chef du village de Mbèye, après une première tentative infructueuse, muni d'un bail fictif sur le titre foncier 1975/R "le Bertin", le patron de E3S est venu procéder au terrassement, ce jeudi, cette fois sous forte escorte d'éléments de la gendarmerie. Courroucées par cette décision "illégale" qu'on veut leur forcer, les populations ont vigoureusement riposté à coups de pierres et de cocktails Molotov. Bilan: plusieurs blessés, des arrestations et la mairie de Bambilor saccagée.
Dans une lettre adressée en 2020 au ministre de la gouvernance territoriale, dirigé à l'époque par Oumar Gueye ( il était également le maire de Sangalkam), le chef du village Abdoulaye Ndiaye alertait sur le caractère illégal du bail qui est, selon lui, en porte-à-faux avec l'esprit du décret présidentiel n°2006-103, lequel ordonnait le maintien de ces villages sur cette assiette foncière.
Aujourd'hui encore, il invite les autorités compétentes à réagir rapidement " avant que l'irréparable ne se produise".
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