Pour réussir notre couple, soyons fidèles ? Nous sommes nombreux à estimer que la fidélité est le ciment de toute histoire d’amour. Mais pour Maryse Vaillant, psychoclinicienne, un couple qui dure sait avant tout résister aux crises, y compris à l’infidélité.
Tromper l’autre ou résister à la tentation… Tous, nous avons un jour été confrontés, à un moment ou à un autre de notre vie amoureuse, à cette interrogation. D’autant qu’aujourd’hui, être infidèle n’est plus considéré comme la transgression d’un interdit. Frasques des people, sites de rencontres pour personnes mariées… Dans notre société en apparence décomplexée, l’infidélité est même à la mode. La fidélité : une notion dépassée, une entrave à la liberté de chacun ? Pas si sûr. Pour 66% des Français, elle reste une « valeur indispensable » (selon un sondage CSA-Madame Figaro, juillet 2009). Une condition de réussite d’un couple. Alors pour durer, soyons fidèles ? « C’est une croyance populaire, analyse Maryse Vaillant, psychologue clinicienne. Mais elle ne reflète pas la réalité. Les couples qui sont ensemble depuis trente, quarante ans, sont avant tout des couples qui ont su survivre à des crises, parmi lesquelles des infidélités. C’est cela, un couple fort, qui dure. Je ne dis pas soyez fidèle ou infidèle. Mais essayez d’être vous-même. »
Fantasme et passage à l’acte
Au début de la relation, notre partenaire est notre seul objet de désir. Mais avec le temps, nous nous mettons de nouveau à regarder autour de nous et d’autres hommes, d’autres femmes, viennent alors affoler nos sens. Et pour cause : par essence, le désir est multiforme, complexe, imprévisible. Mais combien sommes-nous à culpabiliser à l’idée de rêver parfois à quelqu’un d’autre que notre conjoint ? Ou à se torturer à l’idée que s’il désire quelqu’un d’autre, c’est qu’il ne nous aime plus ? « Le désir n’est pas de l’amour, prévient Maryse Vaillant. Certains ont l’impression que ne plus penser à quelqu’un 24 heures sur 24, c’est ne plus l’aimer. Cet état hormonal est celui des débuts. Un couple est quelque chose de beaucoup plus complexe, fécond, profond. Et on peut être attiré par quelqu’un sans être pour autant infidèle à son ou sa partenaire et tout en continuant à aimer ce(tte) dernier(e) ». La clé : ne pas confondre tentation, fantasme, et passage à l’acte. Face à la manifestation de son désir, toute la question est de savoir ce que l’on va décider de faire : succomber ? Ou au contraire, trouver de la satisfaction à être un « résistant » ?
Etre fidèle, toute une vie ?
« Il y a deux manières de résister. On peut se dire ‘ce n’est pas vrai et tourner la page’. Mais c’est prendre le risque de se fermer, de perdre le désir, à commencer par celui pour son compagnon. De devenir un corps triste. Ou l’on peut se permettre de rêver, de se donner la liberté de ses envies, même, si à côté de soi, son mari est en train de dormir ». Laisser libre cours à ses fantasmes sans passer à l’acte : une bonne solution pour faire vivre son désir, selon Maryse Vaillant. « L’important, c’est de se dire que l’on a le droit à une vie intime qui n’appartient qu’à nous. Explorer de nouvelles sensations va nous enrichir et enrichira ensuite le couple ». Pour la psychoclinicienne, on peut être fidèle à quelqu’un toute une vie en s’offrant ces « voyages érotiques ». « Là, on peut être fidèle non seulement à son engagement, à sa parole, à l’amour, mais aussi à soi-même et à la fluctuation de ses désirs ».
Quand l’infidélité survient
A chacun sa définition de l’infidélité : pour certains, elle commence dès le fantasme. Pour d’autres, à la première aventure d’un soir. Pour d’autres encore, quand les sentiments s’en mêlent. Ses origines peuvent être multiples : ennui, frustration sexuelle ou affective, peur de vieillir ou de l’engagement, besoin de se rassurer sur sa capacité de séduction… Mais derrière ce besoin « d’aller voir ailleurs », se cache souvent une insatisfaction. Alors n’oublions pas que c’est sans cesse qu’il faut entretenir la flamme. Qu’il faut faire attention à l’autre, lui parler, l’écouter, chercher à le re(séduire)…
« L’infidélité, on ne peut pas la prévenir, mais on peut la provoquer, estime Maryse Vaillant. Par jalousie ou suspicion ». Le propre des infidélités « accidentelles » ? « Elles se produisent dans des moments de crise. Au travail, dans la famille, dans le couple… Celui qui craque ne se sentait pas bien. Le couple est souvent une garantie, une sécurité affective qui permet de résister à la tentation. » Mais l’infidélité n’est pas toujours le reflet d’un problème au sein du couple. « Il y a des gens qui ont besoin d’être infidèles, d’avoir des relations sans conséquence ou des amours multiples. Il vaut mieux le savoir. »
Vivre avec sa culpabilité
Aventure d’un soir, « 5 à 7 » réguliers, liaison durable… Mener une « double vie » n’est pas sans apporter son lot de complications. « Quand on peut ne pas passer à l’acte, c’est mieux. En plus, c’est souvent décevant ». Combien ont regretté dès l’acte consommé ? Combien ont immédiatement ressenti une immense culpabilité et un besoin irrépressible de tout avouer ? Une façon de se décharger de sa responsabilité en la faisant porter… à l’autre. « Il est scandaleux d’aller voir une personne qui pensait à tout autre chose pour lui apprendre cela. Si l’infidélité nous pèse, on arrête, et on porte son chagrin tout seul. Il faut apprendre à assumer ses faiblesses, à vivre avec. Si l’on souffre trop, on évite de recommencer. »
Etre infidèle, c’est rester, c’est revenir
Quand l’infidélité est découverte, le couple se retrouve confronté à un choix : se séparer – l’infidélité est la cause numéro 1 des divorces - ou se reconstruire. Mais qu’il est difficile ne serait-ce que d’en parler ! Surtout lorsque l’on se sent soit coupable, soit trahi(e), soit tout simplement perdu(e)… « Il faut laisser passer la crise, les cris, les pleurs. Et prendre rendez-vous pour se parler au calme. Prendre son temps, ne pas en faire une tragédie. Exprimer ses regrets, assurer l’autre de son amour, de la priorité de cet amour. Etre infidèle, ce n’est pas partir. C’est même le contraire : c’est rester, c’est revenir. » L’adultère : une occasion pour chacun de faire un travail sur soi et sur le couple. « C’est un moment difficile à passer mais qui permet de revisiter les fondements de la relation. Toute crise est une chance. Il faut parler, et surtout, écouter l’autre, s’intéresser à lui et pas seulement à l’amour qu’il a pour nous. Et s’interroger : qu’est-ce qui m’a blessé(e) ? Ai-toujours envie d’être avec lui/elle ? »
Infidélité… durable
Chez certains couples, l’infidélité est un mode de vie. « Ce n’est pas un problème si l’on est en paix avec cela », explique Maryse Vaillant. « Il est tout à fait possible de se satisfaire d’être le ou la ‘principal(e)’, la personne avec laquelle son conjoint a fait des enfants, acheté une maison, tout en sachant qu’il ou elle papillonne ailleurs. » Pour la psychoclinicienne, la monogamie n’est d’ailleurs pas naturelle. « Elle est culturelle. On peut aimer plusieurs personnes à la fois. Cela appartient à notre réalité psychique. » A chacun de composer en fonction de ses valeurs, de ses désirs et de ses limites. Face à l’infidélité, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise attitude. Ni de bonne ou de mauvaise réponse. De cette crise, comme de toutes les autres, un couple peut sortir plus fort, grandi. Car parfois, « elle aide à savoir que c’est avec son conjoint que l’on veut faire sa vie ».
Maryse Vaillant est psychologue clinicienne. Elle est notamment l'auteure de Les hommes, l'amour et la fidélité (2009). Dernier ouvrage paru : La répétition amoureuse (2010). Ces deux livres sont parus chez Albin Michel.
4 Commentaires
Fidélité
En Mars, 2014 (09:06 AM)Fjk
En Mars, 2014 (09:55 AM)La fidélité dans un couple est audelà de la fidélité sexuelle, mais être fidèle dans tout ce que tu fais, tu entreprend sans rien cacher à ton épouse car si tu la cache le jour qu'elle apprend ça diminue l'amour, fidèle en toute chose, en paroles, en actes, en promesses. Un homme infidèle creuse sa propre tombe et dans son foyer, il n'aura pas l'estime qu'il devrait avoir en tant que chef de famille, c'est comme si on le respecte mais c'est faire semblant.
Osez, ma raison de vivre I
Osil
En Mars, 2014 (10:47 AM)en ce moment ou les femmes sont si bonnes
Une seule femme ne peut satisfaire un homme
Et la deuxième venue gâche le demeure familiale
Am béne xalé si souf rec mola siy guéné
Une bonne famille et une bonne vie sexuelle
@osil
En Mars, 2014 (12:53 PM)Participer à la Discussion