Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne vont moderniser et équipper la Force spéciale militaire amphibie (Jmtf) chargée d'assurer la paix dans la région du Delta du Niger pour freiner la violence et l'insécurité actuelles dans cette zone productrice de pétrole, a-t-on appris de source officielle.
L'envoyé du président nigérian pour la Stratégie de sécurité pour l'énergie du Golfe de Guinée (Ggess), Funso Kupolokun, a annoncé ce projet mercredi à Abuja, à l'ouverture de la réunion de la Ggess dans la capitale fédérale du Nigeria. M. Kupolokun a révélé que des équipes de reconnaissance américaines et britanniques étaient attendues au Nigeria en septembre où elles se joindront à l'armée nigériane pour évaluer les besoins des trois brigades amphibies par rapport aux concepts et types de formation et identifier les besoins en équipement. Il a indiqué que l'état-major de la Défense du Nigeria devrait entreprendre une analyse de la mission pour les équipes dans les zones ayant besoin d'être couverts. L'officiel nigérian a confirmé que la liste des armes confisquées aux militants séparatistes dans le Delta du Niger avait été envoyée aux autorités britanniques pour l'identification des sources possibles en Europe. "Le personnel de sécurité nigérian impliqué dans l'analyse des armes saisies doit être formé aux types de données requises pour cette analyse en vue de renforcer les capacités, tandis qu'un accord a été conclu sur la nécessité de communiquer et d'échanger des informations sur les sources illégales d'armes pour freiner leur rentrée", a expliqué M. Kupolokun, qui est aussi le président de la compagnie nationale nigériane des pétroles (Nnpc). La Ggess, qui a été créée en 2005, aide le Nigeria à concevoir et mettre en oeuvre des stratégies dans les domaines-clé y compris le vol de pétrole brut, la sécurité maritime et le contrôle des armes légères, le blanchiment d'argent, le développement communautaire durable.
La Ggess comprend les Etats-Unis, la Grande Bretagne et le Nigeria, mais le Canada, la Suisse, les Pays-Bas et la Norvège ont été invités en tant qu'observateurs à la réunion d'Abuja. Les pays observateurs devraient devenir des membres à part entière au terme de cette réunion. La situation sécuritaire dans le Delta du Niger s'est détériorée ces derniers temps, en dépit de la présence de milliers de soldats déployés dans la région sous l'égide du Jmtf. Différents groupes militants séparatistes de la région ont enlevé au moins 20 travailleurs étrangers rien qu'au mois d'août. La plupart d'entre eux ont été libérés sains et saufs après le paiement d'une rançon. Les enlèvements mais aussi les attaques contre les infrastructures pétrolières ont amputé la production journalière de pétrole brut (2,6 millions de barils) du Nigeria de 600.000 barils/jour et contraint certaines compagnies à quitter la région pétrolifère.
Mercredi, les travailleurs du secteur pétrolier nigérian ont annoncé qu'ils observeraient une grève d'avertissement de deux ou trois jours la semaine prochaine pour dénoncer l'aggravation de la situation sécuritaire. Le président Olusegun Obasanjo a ordonné une répression militaire massive contre les militants séparatistes, mais jusqu'ici cela n'a pas freiné la vague des enlèvements.
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