Affaire des 02 milliards accordés aux mutuelles de l’Unacois-Def par le Fnpj :Les patrons de la structure se disculpent, le mystère demeure toujours

L’affaire des 02 milliards de F Cfa qui éclabousse actuellement l’Unacois-Def à travers ses mutuelles d’épargne et de crédit est loin de connaître son épilogue. Nonobstant le fait que le directeur général et le Président du Conseil d’administration (Pca) de cette structure disent ne rien se reprocher, estimant que tout s’est passé dans les règles de l’art. Du côté du Fonds national de promotion de la jeunesse, on se refuse pour le moment à tout commentaire. Alors que l’Etat a décidé d’enclencher une procédure judiciaire pour s’enquérir de la manière dont ces importantes sommes d’argent ont été débloquées...

Y a-t-il eu détournement sur les 02 milliards de F Cfa que le Fonds national de promotion de la jeunesse (Fnpj) avait octroyés aux mutuelles d’épargne et de crédit de l’Unacois-Def sous forme de prêt ? En tout cas, tout laisse croire que cette affaire est une vraie nébuleuse qui n’a pas encore fini de livrer tous ses secrets. Mieux, c’est un flou total qui entoure cette affaire de gros sous au parfum de scandale. Même si les patrons de ladite structure qui regroupe des commerçants, en l’occurrence le directeur, M. Diouf et le Président du conseil d’administration (Pca), Ibrahima Lô, déclarent être blancs comme neige. Après beaucoup d’hésitations, le directeur général de l’union des mutuelles d’épargne et de crédit de l’Unacois-Defs, M. Diouf lâche ses chiffres, avec la bénédiction de son Président du conseil d’administration. Il révèle ainsi que pour la première tranche, 1 milliard 64 millions de F Cfa ont été virés dans les comptes de leurs mutuelles entre 2001 et 2003. 656 millions ont été décaissés au profit des régions. 406 millions sont restés à Dakar. M. Diouf poursuit en soulignant qu’« après l’installation de la direction générale, 934 millions ont été décaissés : 427 millions pour les promoteurs et 467 millions pour les mutuelles. Il ne restait que 40 millions à distribuer ». Mieux, il renseigne que l’année dernière un certain Diattara était venu auditer la structure au nom du Fnpj et qu’ils avaient mis entre ses mains tous les documents. Le Pca de l’Umecudef abonde dans le même sens. Selon Ibrahima Lô, puisque c’est de lui qu’il s’agit, « c’est le Fnpj qui gérait tout. C’est le Fnpj qui a choisi, en collaboration avec son comité de gestion, les personnes qu’il fallait financer ». Nous n’intervenions pas au niveau des choix ». Joint au téléphone Waly Fall, administrateur du Fnpj au moment des faits, n’a pas été prolixe, se contentant de dire que « la mutuelle est plus responsable que les jeunes parce qu’elle était chargée de recouvrer l’argent qu’elle leur avait donnée. Le Fnpj n’a pas le droit de donner directement l’argent aux jeunes ». Interpellé à son tour, l’actuel administrateur du Fnpj, Malick Tall Yade a dit préférer ne pas se prononcer sur la question « pour le moment ». Quant à l’ancien directeur de l’Umecudef, Tafsir Mbaye qui a quitté cette structure parce que ne s’entendant pas avec le tout-puissant Pca de cette structure, il répond face aux allégations des ses collaborateurs qui déclarent qu’il a participé à la gestion de ces fonds, n’avoir rien à se reprocher. « S’ils cherchent un bouc émissaire, c’est leur problème. Mais on ne peut m’imputer quoi que ce soit. Même le Fnpj est venu me voir. Mais je leur ai dit que je ne suis pas concerné parce que je n’ai pas géré ces fonds », déclare-t-il. De sources proches du Fnpj, on confirme effectivement que l’ancien Dg n’a pas rien à voir avec cette affaire. Il faut souligner que, selon nos sources, l’Agent judiciaire de l’Etat ne devrait pas tarder à se saisir du dossier et qu’une plainte contre X risque d’être déposée afin que toute la lumière soit faite sur cette rocambolesque affaire aux relents de scandale. Pour rappel, le Fnpj avait accordé en 2001 un prêt aux mutuelles de l’Unacois-Def regroupées dans l’Union des mutuelles d’épargne et de crédit de ladite entité du temps de la gestion du désormais ex-administrateur, Waly Fall. Des Groupements d’intérêt économique (Gie) avaient été choisis pour être financés. Mais c’est au moment du remboursement que les choses ont commencé à se compliquer. Et des voix au sein de l’Unacois-Def qui incriminent certains gros calibres ont commencé à s’élever pour crier au scandale.

Source : Le Populaire