Dans l'ambiance générale des augmentations de traitements de ministres, députés, sénateurs et des privilèges de toute nature, les ‘souteneurs’ de la Cap 21 n'ont pas été laissés en rade. Attributaires d'une somme de 200 000 francs et d'un quota de riz qui, en 2003, tournait autour de 500 à 1 000 kilos par leader, ils voient leur traitement amélioré. Selon un responsable de la Cap 21, qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat, même si le quota de riz n'est plus au rendez-vous, la somme mensuelle allouée aux leaders a été portée à 300 000 francs. Selon cette source, le rajout en question constitue un ‘appui aux plénipotentiaires’. Cette somme a connu une tendance évolutive. Au départ elle se chiffrait à 250 000 francs, dont 200 000 venant de la ‘caisse noire’ du président de la République. Le reliquat étant supporté par la cagnotte du président de l'Assemblée nationale. C'est par la suite qu'elle était passée à 200 000 francs, subissant ainsi une baisse de 50 000 francs. Cette somme était éclatée en deux parties de 100 000 francs supportées par les cagnottes du président de la République et du président de l'Assemblée nationale. Depuis quelques années, elle a été portée à 300 000 francs.
En plus de cette enveloppe, la même source avance que d'autres avantages en nature sont consentis aux responsables des partis membres de la mouvance présidentielle. Ainsi, les leaders bénéficient de passeports diplomatiques là où les ‘plénipotentiaires’ des partis (représentants des secrétaires généraux aux réunions de la Cap 21) ont droit à des passeports de service. Un autre leader d'une formation membre de la Cap 21, joint par téléphone confirme cette information. Selon lui, ‘tous les leaders de partis disposent de passeports diplomatiques. Mais, s'empresse-t-il de préciser, il s'agit des leaders de partis (de la mouvance présidentielle comme de l'opposition) qui en font la demande’. C'est le président de la République qui en aurait fait la suggestion.
Au ministère des affaires étrangères, les agents que nous avons joints se refusent à confirmer cette information concernant les passeports. Toutefois, les responsables que nous avons contactés précisent que les leaders de la Cap 21 qui siègent au gouvernement ou à l'Assemblée nationale sont titulaires de passeports diplomatiques.
La troisième série de privilèges liés au statut de membre de la Cap 21 est constituée par les voyages présidentiels qui, par un système de rotation, sont ouverts aux leaders des partis membres de la mouvance présidentielle. ‘Chaque fois que le président de la République voyage, il prend le soin d'inviter certains membres de la mouvance’, souligne la même source.
Le porte-parole de la Cap 21 que nous avons joint hier dans la soirée a servi une réponse nuancée. Selon Mame Mactar Guèye, l’adhésion à la Cap 21 se fait sur la base du ‘bénévolat’. ‘On soutient le président de la République pour l’intérêt supérieur de la Nation. Si un parti veut adhérer à la Cap 21, une fois qu’il accepte cette condition, on l’installe. C’est le même laïus qui est servi à tout le monde’, précise, d’emblée, le porte-parole de la Cap 21.
Toutefois, Mame Mactar Guèye reconnaît que, étant le ‘nerf de la guerre’, l’argent est indispensable dans le déroulement de leurs activités. C’est à ce titre que, par deux fois (un séminaire organisé le 18 septembre 2006 et un voyage de presse sur le site du Plan Jaxaay), le président de la République avait mis la main à la poche. Hormis ces deux ‘appuis’ ponctuels, Mame Mactar Guèye s’inscrit en faux contre toute autre forme d’allocation de ressources aux responsables des partis membres de la Cap 21. Encore moins de passeports diplomatiques ou de services. Si ce n’est pour les responsables de la Cap 21 qui siègent à l’Assemblée nationale et au Sénat.
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