L’aide à la presse pour l’exercice 2009, distribué au début de cette année, n’a pas fini de faire des vagues. Mais, au-delà des millions qui se sont volatilisés, force est d’admettre que le président du Cedeps, Madiambal Diagne, joue la partition du régime, entraîné par le ministre de la Communication.
Bon nombre de patrons d’organes de presse sont au courant et en parlent, dans les couloirs : sur les 300 millions de francs Cfa dégagés par le régime en guise d’aide à la presse, 100 millions se sont volatilisés, depuis le ministère de la Communication. Leur « disparition » sera étalée sur la place publique les prochains jours, voire les heures à venir. D’ailleurs, le Cedeps l’a souligné entre les lignes en écrivant au ministre de tutelle que « la totalité de l’enveloppe » prévue pour l’aide à la presse « n’a pas été distribuée ». Mais, son président Madiambal Diagne, en lieu et place d’éclairer la lanterne des Sénégalais et leur préciser que c’est un montant de cent millions de nos francs qui a été subtilisé, a préféré se taper une partie de ping-pong avec Moustapha Guirassy. Il avait sous-estimé le montant de dix millions de francs Cfa attribué à son groupe de presse et l’avait retourné à l’envoyeur. Il en veut six de plus.
Madiambal Diagne a la réputation de ne se quereller que pour des millions. On se souvient qu’une altercation verbale l’avait opposé au ministre Thierno Lô. C’était au sujet de 200 millions de francs que le président de la République aurait décaissés pour qu’il arrête de le canarder à tout bout de champ. C'est dire qu'il devrait plutot chercher à évacuer une fois pour toutes la polémique sur l’aide à la presse, en l’inscrivant dans la Loi fondamentale du Sénégal. Cela s’est fait ailleurs. Au Burkina Faso comme au Mali l’aide à la presse et à l’opposition est un droit.
Le président Wade l’a considère comme un cadeau. C’est cette injustice, source de tous les conflits, qu’il faut corriger. Le régime s’appuie sur elle pour diviser et utiliser les patrons de presse. Il leur a promis de la doubler à partir de cette année. Il a offert des terrains à d’aucuns et a ébruité le forfait. Depuis, les attaques contre son régime sont devenues moins virulentes. Et puis, les patrons de presse sont les premiers, pour l’essentiel, à détourner l’aide, en la virant dans leurs propres comptes au détriment de leurs « ouvriers » que sont les journalistes, reporters et stagiaires. C’est dire que le débat doit voler haut. Puisqu’il est posé, que tous sortent des caniveaux !
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