SUITE DE L'AFFAIRE DU VOLEUR TUÉ PAR BALLE À BARGNY Le vigile Kalidou Diallo se dédit et reconnaît l'avoir abattu à l'aide d'une arme de calibre 12

Quatre jour après le cambriolage manqué d'un magasin d'alimentation à Bargny, sanctionné par la mort d'un des voleurs, abattu par une arme à feu, le dossier édifie sur ses zones d'ombre. Le vigile Kalidou Diallo, qui avait nié être l'auteur du meurtre, s'est dédit en avouant avoir abattu le voleur. Il a, selon nos sources, été déféré hier, en compagnie de son employeur, appréhendé pour complicité d'homicide.



Rebondissement dans l'affaire du meurtre d'un des huit voleurs qui, dans la nuit du mercredi au jeudi dernier, avaient tenté de cambrioler un magasin d'alimentation à Bargny. L'opération qui avait échoué du fait de l'intervention radicale du vigile des lieux, Kalidou Diallo, avait conduit les limiers de la localité à ouvrir une enquête, pour apporter la lumière sur la kyrielle de zones d'ombre qui couvraient ce drame. C'est dans cette optique que la police avait mis aux arrêts le vigile pour les nécessités de l'enquête. Mis devant les faits, Kalidou Diallo avait nié être l'auteur du coup de feu qui a été fatal au voleur. À l’occasion, il avait révélé avoir tiré deux coups de feu de sommation, avant de déduire que le défunt aurait pu être atteint par ses acolytes, qui avaient ouvert le feu, au moment de battre retraite.

Une version parfaitement ficelée et qui garde toute sa pertinence au premier entendement. Seulement, les policiers enquêteurs qui sont rompus à la tâche ont de suite décelé des anomalies dans le système de défense qui leur a été servi. Primo, procédant à une reconstitution des lieux, les limiers se sont rendu compte qu'il n'y avait nulle trace d'impact de balle. Ce qui leur a paru curieux, vu que le vigile a parlé d'échange de tirs. Secundo, les limiers qui ont enquêté dans le voisinage du lieu du drame ont recueilli des témoignages qui, unanimement, ont soutenu n'avoir entendu que deux coups de feu, contrairement aux déclarations du vigile. Tercio, les enquêteurs se sont rendu compte que seul le vigile et un témoin qui, par ailleurs, se trouve être un de ses proches ont soutenu la thèse de huit voleurs, au grand étonnement de plusieurs autres individus entendus.

Face à autant de points nébuleux, les policiers en ont déduit que le vigile n'avait pas dit toute la vérité et l'ont soumis au feu roulant de leurs questions. Une stratégie concluante, puisque voyant l'étau se resserrer autour de lui, Kalidou Diallo a fini par cracher le morceau. Il a ainsi avoué avoir abattu le voleur à l'aide d'une arme de chasse de calibre 12. Se voulant plus explicite, il a indiqué avoir d'abord fait un tir de sommation, avant d'appuyer sur la gâchette, en direction du voleur. Ce qui porte le nombre de détonations à deux et écarte ainsi la thèse de l'échange de tirs. Seulement, il précise que l'arme en question, qu'il détenait sans autorisation, lui avait été remise par son employeur, un certain monsieur Fall. Celui-ci a été à son tour cueilli par les limiers. Entendu, il a été placé en garde-à-vue pour complicité d'homicide et déféré, selon nos sources, hier, en même temps que son employé. L'arme et les deux douilles ont été placées sous scellés.