Au cours de cette année 2014 qui s’achève, nous avons vraiment senti la crise. Peut-être avons-nous ressenti les effets de la crise mondiale à retardement
Toujours est-il que l’impact est resté important, en dépit de points de croissance grappillés çà et là. Le commerce interafricain étant toujours dans ses balbutiements, malgré des initiatives heureuses, l’Europe, à la fois principal fournisseur et client n° 1, a vécu une année drastique avec une croissance quasi nulle, une année pendant laquelle même la solvabilité de beaucoup d’États s’est dégradée. Pire, certains États européens ont montré qu’ils ne seront jamais capables de payer leurs dettes… Toutes choses étant égales par ailleurs, le continent africain a pâti d’une telle situation.
2014 a aussi été marquée par des conflits qui ont perduré, notamment en République centrafricaine (RCA). Une guerre civile, qui s’est déclarée après l’opération Serval au Mali et la mise en place de la Minusma, pour régler le conflit dans le Nord Mali. Ce dernier conflit est d’ailleurs en passe d’être réglé, même s’il subsiste encore quelques poches de résistance et des actions sporadiques de rebelles et jihadistes récalcitrants. En RCA, nous avons vécu un conflit d’une intense cruauté aux allures de guerres ethnico-religieuses, qu’on n’avait plus revu depuis la guerre du Rwanda. Dans ce même chapitre, au nord du Nigéria et dans les régions frontalières au Cameroun, la secte fondamentaliste Boko Haram poursuit son jusqu’auboutisme. Dans ses desseins, l’instauration d’un islam radical et destructeur. Chaque jour a été avec son lot d’attaques, d’attentats-suicides, de morts et de dégâts matériels.
En République démocratique du Congo, ou encore en Libye, la fin d’année a rimé avec de nouvelles tueries par dizaines. Ce qui nous rappelle que des groupes armés, sous couvert de rébellions, sont encore bien présents en Afrique.
Enfin, l’épidémie à virus Ebola, qui a frappé la Guinée, le Libéria, la Sierra Leone, a fini par faire plus de 6 300 morts. Elle est venue prouver au monde l’état de faiblesse des systèmes de santé. Mais aussi, un tel fléau a démontré ce qu’il reste à faire pour une Afrique moderne. En dépit des réactions tardives, ce qui est venu donner du baume au coeur c’est la réaction de la communauté internationale, avec en tête des organisations, telles que l’ONU, l’OMS, la BAD, la BID, l’UA, l’UE… de telle sorte que dans les semaines à venir, les tendances vont s’inverser.
L’année a été donc difficile, mais les Africains sont restés dignes, courageux et fiers, notamment dans les pays touchés par Ebola. A l’image d’Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Libéria, ils n’ont pas baissé les bras. Elle a pris ses responsabilités et tenté de protéger son peuple.
0 Commentaires
Participer à la Discussion