APA-Niamey (Niger) Le président sénégalais, Abdoulaye Wade, a fait part de son « soutien » à la junte militaire au pouvoir au Niger dans son engagement à restaurer la démocratie, au lendemain du référendum constitutionnel, première étape vers le rétablissement d’un régime civile après le putsch qui a évincé en février dernier Mamadou Tandja, a déclaré vendredi à Niamey Maitre Madické Niang, ministre sénégalais des affaires étrangères.
« Au moment où la première étape est franchie, c’est-à-dire le référendum constitutionnel, le président Wade a jugé qu’il serait fortement utile de venir apporter son message de soutien au président Salou Djibo » a indiqué le chef de la diplomatie sénégalaise, reçu en audience par le général Djibo Salou, président intérimaire du Niger.
L’émissaire sénégalais, porteur « d’un message écrit et verbal » du président Wade à son homologue nigérien, a également affirmé que son pays espère que le processus démocratique en cours au Niger « se déroule dans de bonnes conditions ».
« Le Président Wade a une appréciation très positive » de la conduite par la junte militaire de la transition, entamée au lendemain du coup d’Etat du 18 février dernier contre l’ex-président Tandja, détenu depuis cette date dans une villa présidentielle.
La semaine dernière, le président sénégalais a demandé à la junte nigérienne de libérer Mamadou Tandja, affirmant agir sur demande de la famille de celui-ci et en raison de la décision rendue début novembre par la Cour de justice de la CEDEAO, qui a jugé cette détention « illégale ».
Niamey n’a pas encore fourni de réponse à cette sollicitation, déclarant par l’entremise du Dr Laouali Dandah, porte-parole du gouvernement, que la demande va être examinée.
Devant la presse, Me Niang s’est réservé d’évoquer cette question, même si selon des sources proches de la présidence nigérienne, il a discuté du sujet avec le général Salou.
Dans sa décision, la Cour de la CEDEAO a estimé que la détention de l’ex-dirigeant nigérien sans jugement depuis son arrestation est une « violation » de ses droits.
« Nous allons faire appel de cette décision, qui ne signifie pas que l’Etat du Niger a complètement perdu le procès » avait déclaré en son temps, Me Lopi Fatouma, l’avocate de l’Etat du Niger.
L’ex-président nigérien est emprisonné depuis sa démission dans une villa de la présidence nigérienne où il pourrait voir certains membres de sa famille et lire la presse. Il y avait reçu la visite de défenseurs de droits humains ainsi qu’une mission de l’Union africaine.
En juillet dernier, M.Tandja a demandé à la junte militaire de renoncer à sa décision de le traduire devant la justice, démentant également toute saisine de la Cour de justice de la CEDEAO sur sa détention, selon deux lettres qu’il avait adressées au général Djibo Salou, le président intérimaire du Niger.
Agé de 72 ans, l’ancien Chef de l’Etat nigérien affirme souffrir de diabète et avait déjà sollicité une permission pour aller se soigner en Tunisie, lors d’une rencontre avec des défenseurs des droits de l’Homme, en juin dernier.
Par le passé, le général Salou a déclaré que l’ex-président et son ministre de l’intérieur, Albadé Abouba, tous deux détenus depuis le coup d’Etat du 18 février, ne seront pas « libérés ».
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Le Psy
En Décembre, 2010 (06:04 AM)Participer à la Discussion