ABIDJAN — Des partisans d'Alassane Ouattara ont dressé vendredi des barricades et brûlé des pneus dans des quartiers populaires d'Abidjan, pour protester contre la proclamation de Laurent Gbagbo comme vainqueur de la présidentielle ivoirienne, a constaté l'AFP.
Alors que certains d'entre eux avaient explosé de joie la veille quand la Commission électorale indépendante (CEI) avait donné M. Ouattara vainqueur, des jeunes sont sortis par centaines vendredi après-midi pour exprimer leur colère après l'annonce du Conseil constitutionnel.
Dans les quartiers populaires de Koumassi et Marcory (sud), ses partisans, parfois vêtus de T-shirts à l'effigie de leur héros, ont dressé des barricades sur des voies et mis le feu à des pneus ou des bouts de bois. De nombreuses colonnes de fumée s'élevaient au-dessus de la ville, a-t-on constaté.
"On nous vole notre victoire!", criait l'un d'eux.
Les policiers restaient à distance sans intervenir et à l'approche du couvre-feu à 19H00 GMT, ces sympathisants amers étaient rentrés chez eux, ont témoigné des habitants.
Mais à Yopougon (ouest), fief du chef de l'Etat où les forces de l'ordre s'étaient déployées en nombre aux points stratégiques, ses inconditionnels avaient exulté aux cris de "Gbagbo président" et "on a installé Gbagbo".
"On s'en fout de l'ONU, on s'en fout des Blancs", lançaient quelques-uns au bord d'une route, alors que le chef des Nations unies Ban Ki-moon a reconnu la victoire de M. Ouattara.
A Bouaké, "capitale" de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) et bastion de M. Ouattara - et dont les résultats ont été invalidés par le Conseil constitutionnel - des jeunes partisans de l'opposant ont également dressé des barricades en différents points de la ville, en scandant "Gbagbo voleur". Elles ont été levées en fin de journée, a-t-on constaté.
"Gbagbo a supprimé le vote de Bouaké parce que, selon lui, Bouaké ne fait pas partie de la Côte d'Ivoire", a assuré à l'AFP Nassaba Koné, mère de famille de 45 ans. "Qu'il parte, on ne veut plus de lui!"
"C'est de la dictature!", s'est indigné Daouda Diallo. Pour ce commerçant, "la communauté internationale va trancher, sinon le pays va rester divisé".
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