Malgré une législation libérale, les homosexuels sud-africains résidant dans les quartiers défavorisés des grandes villes sont souvent agressés à cause de leur "différence".
"Je vivais comme une lesbienne, donc mon cousin m'a violée. Il m'a dit qu'une femme devait aller avec un homme, pas avec une dame." Comme de nombreuses sud-africaines, cette jeune femme de 29 ans a subi un "viol correctif" -parfois collectif- destiné à modifier ses envies charnelles, jugées blasphématoires. Depuis son agression sexuelle, elle a donné naissance à une fille, âgée aujourd'hui d'onze ans. Une grossesse consécutive à un second viol.
Pour l'heure, il n'existe aucun moyen fiable de quantifier les "viols correctifs" -terme apparu en 2000- les autorités ne les distinguant pas des autres agressions sexuelles. Cependant, une étude de 2009 publiée par le Medical Research Council montre qu'un "homme sur quatre admet avoir infligé des sévices sexuels." Dans le pays, un viol est commis toutes les dix minutes.
"Les abus sexuels ont lieu dans les townships (sorte de bidonvilles, ndlr) présents autour de chaque grande ville," explique Sophie Ribstein, correspondante à Johannesburg pour RFI. "Quand on a de l'argent, on peut vivre dans les banlieues chics, on est mieux protégés," précise-t-elle. Selon le classement actuel Gini, qui mesure le degrés d'inégalité des revenus d'une même société, l'Afrique du Sud est le neuvième pays le moins équitable du monde sur le plan financier. "On parle de fracture économique," et donc sociale. Ainsi, à Soweto, une gay pride est organisée depuis une demi-douzaine d'années. Impensable au sein des quartiers défavorisés.
Une condamnation motif d'espoir
Paradoxalement, dans l'Afrique du Sud post-apartheid, la Constitution interdit toute discrimination sur l'orientation sexuelle et le Parlement a même légalisé le mariage homosexuel en 2006, faisant du pays le seul Etat du continent noir à reconnaître les unions entre personnes de même sexe. Problème, en plus de la rupture économique,"on assiste sur le plan politique à un retour en masse des pouvoirs émergeant de groupes tribaux, (notamment au Congrès national africain, ndlr), comme les Zoulous, très conservateurs et hostiles à l'union du même sexe", explique Christian Bidegaray, professeur en sciences politiques et spécialiste du continent africain. "Dans ces pays, à l'instar des sociétés islamiques, l'homosexualité n'est pas plus respectée que la femme adultère. Certains Etats n'hésitent pas à la punir par une peine de mort", comme en Ouganda.
Les femmes ainsi persécutées sont contraintes de vivre "constamment dans la peur, sans cesse sur le qui-vive", témoigne Sophie Ribstein. "Ici les hommes sont tellement violents, qu'il est possible que les femmes, traumatisées, se tournent vers d'autres femmes pour refaire leur vie," se risque-t-elle d'avancer.
Faible espoir pour les opprimé(e)s, la justice sud-africaine a récemment infligé une peine de 18 ans de prison aux quatre accusés du meurtre d'une jeune lesbienne. Zoliswa Nkonyana avait été lynchée à mort il y a six ans dans la plus grande township noire jouxtant Le Cap. Après six ans de procédure, les accusés ont été reconnus coupables d'avoir lapidé, frappé puis poignardé leur victime. "L'affaire, devenue un symbole de la lutte anti-discrimination, peut faire évoluer les mentalités", selon la journaliste.
Une justice difficile à rendre à cause de l'indifférence, voire de la raillerie des policiers face aux victimes de viol. Des mentalités qui produisent une statistique terrible : en Afrique du Sud, seulement un viol sur 25 seulement fait l'objet d'une procédure judiciaire.
9 Commentaires
Deru890
En Février, 2012 (12:51 PM)Venezia
En Février, 2012 (12:58 PM)You
En Février, 2012 (13:35 PM)Koko
En Février, 2012 (13:40 PM)You
En Février, 2012 (13:47 PM)Tieuy Senegal
En Février, 2012 (16:14 PM)Kill Homos Lesbians
En Février, 2012 (20:09 PM)Mek
En Février, 2012 (20:38 PM)Anonyme
En Juin, 2017 (16:53 PM)Le racisme de l'aparteid n'a pas suffit à faire évoluer ces personnes qui malgré les progrès de la technologie (Internet, Smartphone) ont encore une mentalité d'hommes des cavernes.
En effet quand un noir ne bat pas sa femme, ou ne viole pas dans son entourage,voir ses propres enfants, il se considère comme diminué.
TOUS LES HOMMES NOIRS NE SONT PAS AINSI, CE SONT DES HOMMES INTELLIGENTS RESPECTUEUX, DES PERSONNES HONORABLES, CE SONT AUSSI UNE MINORITE.
La majorité des hommes noirs ayant peu été à l'école considère LA FEMME , son corps, son esprit comme un TERRAIN DE RATTRAPAGE;
Une deuxième chance, un territoire où on les reconnait comme capable et puissant.
L'homosexualité de la femme remet en cause la puissance de ces hommes!
Il n'y a que les lois qui peuvent dissuader ces individus par des peines exmplaires.
Quand aux progrès sociaux.. dans des peuples où les personnes sont attachées aux croyances magiques, on peut attendre le 4ème millénaire!
Ils seront encore à tuer des femmes pour leur orientations sexuelles et à pratiquer le cannibalisme!
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