En Afrique du Sud, le nouveau code minier publié par le gouvernement jeudi 15 juin fait grincer des dents. Selon le ministre des Ressources minières, ce code vise à rééquilibrer l'actionnariat des grandes entreprises minières en faveur d'actionnaires noirs. Aujourd'hui, le secteur est très largement dominé par la minorité blanche du pays. Ce nouveau code impose que 30% des actionnaires d'une société minière soient Noirs. L'annonce de ce nouveau code a été accueillie avec beaucoup de résistance. La Chambre des Mines notamment, qui représente 90 % des entreprises du secteur a fait savoir qu'elle allait saisir la justice.
La Chambre des Mines se défend : elle n'est pas contre la transformation de l'économie. Mais il faut que les objectifs soient réalisables, ajoute-t-on. L'organisation, qui représente 90 % des compagnies minières, soutient qu'elle n'a pas été consultée pour l'élaboration de ce nouveau code minier. Et dans certains cas, les conditions semblent irréalistes.
Par exemple, pour obtenir une nouvelle licence d'exploration, plus de 50% des actionnaires d'une société vont désormais être Noirs. Il n'y aura pas suffisamment d'investisseurs, et cela va ralentir l'industrie, explique Tebello Chabana, de la Chambre des Mines.
« Si vous rajoutez des obstacles a la prospection, les gens ne vont pas le faire. Il faut au contraire promouvoir la prospection. Nous avons toujours dit : laissez les gens explorer, laissez-les trouver les ressources naturelles. Et quand ils ont trouvé, alors, imposez des conditions sur l'exploitation. Mais si vous n'encouragez pas l'exploration, le secteur ne va pas se développer », souligne Tebello Chabana.
Certains analystes miniers s'inquiètent également et estiment que cette charte ne va pas profiter à la majorité de la population noire, mais à un cercle restreint d'hommes d'affaires, proches du pouvoir. Ils questionnent également le timing d'une telle annonce. Cela fait huit ans que le président Zuma est au pouvoir, pourquoi parler de transformation économique radicale maintenant ? Ne s'agit-il pas d'une annonce populiste à deux ans des prochaines élections ?
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