Le groupe de télévision satellitaire Al-Jazeera du Qatar a lancé une procédure judiciaire contre les autorités égyptiennes, affirmant que certains de ses journalistes avaient été placés en détention sans motif, ont annoncé jeudi les avocats de la chaîne à Londres. Le groupe a déclaré qu'il a fait appel au cabinet Carter-Ruck, spécialisé dans le droit international, pour engager une action devant les cours de justice internationales et devant l'ONU, pour harcèlement.
Depuis le renversement de l'ancien président Mohamed Morsi le 3 juillet, la chaîne qatarie a constaté qu'un "grand nombre" de ses journalistes avait été arrêté et placé en détention par les services de sécurité "sans motif, pour de faux motifs ou pour des raisons politiques". Al-Jazeera qui a accusé l'armée et la police de s'en prendre à ses journalistes, a également déclaré que certains de ses bureaux ont été fermés et ses transmissions bloquées.
Le groupe avait indiqué plus tôt ce mois-ci que ses transmissions satellites avaient été brouillées à la suite de sa couverture de la répression des manifestations islamistes au Caire. "Des experts indépendants" mandatés par Al-Jazeera pour déterminer d'où provenait le brouillage de la chaîne, selon son site, ont localisé des lieux à l'est et à l'ouest du Caire et identifiés des installations militaires comme étant la source des interférences.
"Al-Jazeera ne peut tolérer cette situation", a déclaré un porte-parole du groupe. Les autorités et les médias égyptiens accusent Al-Jazeera d'avoir couvert de façon partiale les événements sanglants qui ont suivi la destitution par l'armée, le 3 juillet, du président islamiste Mohamed Morsi à la suite de manifestations monstres réclamant son départ.
Le Qatar, riche Emirat du Golfe et l'un des principaux soutiens de M. Morsi, avait condamné la répression policière des partisans du président destitué.
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