Le tribunal d’Alger a condamné Belkacem Djir, dimanche, à trois ans de prison ferme. Le journaliste était accusé d’usurpation de fonction et de chantage, mais les détails de l’affaire restent inconnus, la plupart des avocats ayant refusé d’évoquer son cas publiquement.
Un journaliste algérien, Belkacem Djir, a été condamné dimanche 28 juin par un tribunal d’Alger à trois ans de prison ferme dans une affaire de droit commun, selon une association de soutien aux détenus.
«?Le verdict est tombé dans le procès du journaliste détenu Belkacem Djir?: Condamnation à 3 ans de prison ferme?», a indiqué le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) sur sa page Facebook.
M. Djir était accusé d’usurpation de fonction et de chantage. En revanche, la chambre d’accusation de la cour d’Alger avait prononcé le 22 avril un non-lieu pour l’accusation d'«?atteinte au moral de l’armée?».
Aucune information n’était disponible sur les faits qui lui sont reprochés, la plupart des avocats ayant refusé d’évoquer son cas publiquement, reconnaissant en privé que «?son dossier est sensible.?»
«?Au mauvais endroit avec la mauvaise personne?»
Journaliste de la chaîne TV d’information privée Echourouk News, où il réalise et présente des émissions politiques, Belkacem Djir 34 ans, a été placé en détention le 15 juillet 2019.
Avant son procès, son avocate, Me Faiza Guettache, avait affirmé que M. Djir était «?victime des zones d’ombre qui entourent le travail d’investigation des journalistes?». Il se trouvait, selon elle, «?au mauvais endroit avec la mauvaise personne?» au moment des faits.
Selon l’ONG Reporters sans Frontières (RSF), «?la multiplication des poursuites contre les journalistes algériens est extrêmement inquiétante et fait état d’une dégradation flagrante de la liberté de la presse en Algérie?».
Plusieurs journalistes algériens sont actuellement derrière les barreaux, dont Khaled Drareni, fondateur du site d’information en ligne Casbah Tribune et correspondant de la chaîne de télévision francophone TV5 Monde, et Abdelkrim Zeghileche, directeur d’une radio diffusée sur internet, Radio-Sarbacane.
Comme d’autres, ils sont poursuivis devant la justice pour des motifs en lien avec le «?Hirak?», le mouvement populaire de protestation antirégime né en février 2019.
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