On a appris ce mercredi 4 mai la mort en Belgique, où il était hospitalisé de l'ancien président du Burundi Jean-Baptiste Bagaza. Arrivé au pouvoir en 1976 à la faveur d'un coup d'Etat militaire, Jean-Baptiste Bagaza avait été président de 1976 à 1987, date à laquelle il a été lui-même renversé par un coup d'Etat militaire. Son mandat est considéré comme une l'une des rares périodes d'accalmie que connut le Burundi. Le gouvernement burundais a instauré un deuil national de trois jours.
Le colonel Jean-Baptise Bagaza s’empare du pouvoir en 1976 dans un véritable coup d’Etat de palais. Chef d’état-major adjoint de l’armée, cet officier tutsi est pratiquement de la même colline que le président de l’époque Michel Micombero.
Le Burundi est alors au fond du gouffre après les terribles «événements» de 72 comme on appelle pudiquement dans ce pays une révolte hutue pendant laquelle des milliers de Tutsis sont horriblement tués, suivie d’un massacre de pratiquement toute l'élite hutue que certains n’hésitent pas à qualifier de génocide.
Le colonel Jean-Baptiste Bagaza va alors remettre le Burundi au travail. Pendant dix ans, il va moderniser ce pays, une œuvre reconnue par la plupart des Burundais, malgré leur division. Mais petit à petit, il va instaurer un régime autoritaire – policier, diront ses détracteurs – qui s’en prend à l’église catholique et passe sous silence le conflit ethnique hutu-tutsi latent.
Jean-Baptiste Bagaza est à bout de souffle lorsqu’il est renversé en 1987 par le major Pierre Buyoya, un tutsi lui aussi originaire de la même colline, dans la province de Burugi dans le sud du pays.
A 69 ans, Jean-Baptiste Bagaza, sénateur à vie, n’avait jamais renoncé à la politique, malgré sa santé chancelante au cours des dernières années. Malgré l'Etat policier, beaucoup se souviennent avec nostalgie de ses années de pouvoir comme l’une des rares périodes d’accalmie dans les violences qui ont endeuillé ce pays depuis son indépendance en 1962.
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