Au Burundi, le parti d'opposition FNL vient de publier une déclaration très virulente à l’encontre du parti au pouvoir, accusant le CNDD-FDD de « dérive totalitaire » et de vouloir « rétablir le système du parti unique ». Cette prise de position intervient en réaction à des mesures administratives visant à limiter les déplacements de son président et après de nombreuses arrestations parmi ses membres.
« Bourreau du peuple » ou encore « miliciens », les mots sont d’une rare violence à l’encontre du CNDD-FDD, le parti au pouvoir au Burundi. Ils proviennent d'un communiqué du FNL, un parti qui regroupe les fidèles de l’ancien opposant Agathon Rwasa, aujourd'hui premier vice-président de l'Assemblée nationale.
Derrière cette prise de position très virulente, il y a un contexte tendu : la semaine dernière, Agathon Rwasa a été contraint d’annuler un déplacement dans trois communes de la province de Cibitoke, au nord-ouest du pays.
Pour Aimé Magera, porte-parole du FNL et rédacteur de cette déclaration, il n’y a pas de doutes, la popularité de Rwasa suscite la crainte des autorités : « Agathon Rwasa, sur son passage, est toujours accueilli par une foule immense. Ça agace le pouvoir qui veut à tout prix l'empêcher d’accéder à la population. »
Et d'ajouter : « Surtout que Nkurunziza, on ne sait pas où il vit pour l’instant, on ne sait pas pourquoi il ne se promène plus. Alors ils ont ordonné la suspension pure et simple des déplacements. C’est l‘administrateur et le gouverneur de la province qui ont ordonné ces suspensions. »
Suite à ces évènements, plusieurs membres de cette branche du FNL, qui n’est pas reconnue par les autorités de Bujumbura, ont été arrêtés avant d’être, pour la plupart, relâchés. Le porte-parole du CNDD-FDD, quant à lui, n’était pas joignable lundi 6 juin pour réagir à ces propos.
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