Alors qu’il se déplaçait à pied avec son épouse dans la capitale burundaise, un cadre du parti d’opposition Union pour la paix et le développement (UPD) a été enlevé par plusieurs hommes non identifiés.
Âgé de 54 ans, Léopold Habarugira est le trésorier de l’UPD et l’un des rares responsables de l’opposition à ne pas s’être exilés après le déclenchement en avril 2015 de la crise politique provoquée par la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat.
Il a été enlevé mardi vers 07H30 locales (05H30 GMT) dans l’est de la capitale burundaise, a expliqué à l’AFP son épouse Libérate Nzitonda, jointe par téléphone. « Je faisais de la marche avec mon mari quand une voiture de couleur noire, aux vitres teintées et sans plaques (d’immatriculation) s’est arrêtée devant nous », a raconté son épouse. Quatre hommes, dont un « en tenue de police et armé d’un fusil » sont sortis de ce véhicule et ont emmenés Léopold Habarugira sous le regard de plusieurs passants, a-t-elle poursuivi.
On retrouve leurs cadavres plus tard, ou jamais
« J’ai peur, car je sais que depuis un certain temps, des gens sont enlevés dans ce pays et on retrouve leurs cadavres plus tard, ou jamais », a-t-elle raconté, assurant que son mari avait fait l’objet d’une tentative d’assassinat en 2016.
Un modus operandi qui « correspond aux méthodes du SNR (Service national de renseignement) », selon le président en exil de l’UPD, Chauvineau Mugwengezo. « Notre parti est dans le collimateur du pouvoir, comme tous ceux qui sont opposés au troisième mandat de Nkurunziza », a-t-il ajouté, rappelant que le président et le porte-parole de l’UPD avaient été assassinés en 2015.
Des centaines de disparitions forcées
Léopold Habarugira, également homme d’affaires, est considéré comme un proche de Hussein Radjabu, ancien homme fort du parti présidentiel (Cndd-FDD) tombé en disgrâce, est devenu un farouche opposant au pouvoir actuel.
Les violences, qui ont accompagné la crise burundaise ont fait de 500 à 2 000 morts, selon les sources (ONU et ONG), des centaines de cas de disparition forcée et de torture, et ont poussé à l’exil plus de 425 000 Burundais.
Le 4 septembre, des enquêteurs de l’ONU ont appelé la Cour pénale internationale à enquêter « dans les plus brefs délais » au sujet de crimes contre l’humanitécommis par des agents de l’État au Burundi, dont des exécutions extrajudiciaires, des détentions arbitraires, des actes de torture et des violences sexuelles. De son côté, Bujumbura a dénoncé un « complot international ».
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Anonyme
En Septembre, 2017 (10:39 AM)Participer à la Discussion