Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés se dit choqué, suite à la mort de six demandeurs d'asile nigérians, qui étaient jusque là réfugiés dans l'extrême nord du Cameroun.
Le 29 juillet dernier, selon le HCR, un camion de l'armée camerounaise reconduit 12 réfugiés vers la frontière nigériane. Le véhicule roule sur une mine. L'explosion fait 12 victimes, 6 soldats et 6 demandeurs d'asile nigérians. Ces personnes étaient sur le point d'être refoulées vers un village nigérian, où l'insécurité est toujours de mise. D'où ce coup de semonce du HCR, qui rappelle les autorités à leur devoir de protection envers ces personnes.
Cet incident révèle « la persistance des refoulements de réfugiés », dénonce le HCR. « L'expulsion de réfugiés et de demandeurs d'asile viole le principe de non-refoulement qui constitue la pierre angulaire du droit international sur les réfugiés dont l'Etat camerounais fait partie », rappelle Valentin Tapsoba, le directeur du bureau régional du HCR pour l'Afrique.
En mars 2017, le HCR, le Nigeria et le Cameroun signent un accord pour encadrer le retour des réfugiés. Au moins deux conditions doivent être respectées : la motivation des réfugiés à rentrer chez eux, et la situation sécuritaire. Or le 29 juillet, les réfugiés étaient sur le point d'être expulsés vers Banki, village instable où début juillet, des jihadistes de Boko Haram ont attaqué le camp de déplacés.
Depuis le début de l'année, près de 800 Nigérians auraient ainsi été « reconduits de force » à la frontière, note l'agence onusienne.
Faux, rétorquent les autorités camerounaises. « Yaoundé applique à la lettre l'Accord tripartite et n'a pas refoulé de réfugiés », assure Issa Tchiroma Bakary, le porte-parole du gouvernement. Quant à l'incident survenu le 29 juillet, il impliquait des soldats sous la responsabilité de la Force multinationale mixte, et non de l'armée camerounaise.
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