Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, est arrivé dimanche soir à Bangui pour officialiser la fin de l'opération Sangaris, malgré les regains de violences.
« La France ne laisse pas tomber la Centrafrique », avait auparavant tenu à rassurer le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, mettant en avant la présence en RCA de plus de 10 000 Casques bleus de la Minusca.
« Les groupes armés sont en train de prendre leurs marques »
« Nous fermons une opération parce que cette opération a été un succès », avait-il encore assuré le 19 octobre devant l’Assemblée nationale à Paris. Selon les autorités françaises, environ 350 militaires, équipés de drones d’observation, resteront présents, dont une centaine au sein de la force de l’ONU.
Des affirmations qui n’ont pas suffi à rassurer les Centrafricains, y compris au plus haut de niveau de l’État.
« Les groupes armés sont en train de prendre leurs marques. Et je crains qu’ils ne lancent une offensive générale une fois les Français partis », s’est inquiété auprès de l’AFP un responsable politique centrafricain de premier plan ayant tenu à conserver l’anonymat. Avant d’ajouter : « Les groupes armés redoutent la force française, mais pas la force onusienne ».
Violences ce week-end
Ces dernières semaines, les Centrafricains ont en effet vu ces bandes reprendre leurs exactions à grande échelle à l’intérieur du pays. Selon la Minusca, elles ont fait au moins plusieurs dizaines de morts et contraint des villageois à se cacher dans la brousse.
Jeudi 27 et vendredi 28 octobre, au moins 25 personnes, dont six gendarmes, ont été tuées lors d’affrontements à Bambari (centre) et dans ses environs, selon la Minusca.
Des violences qui se sont poursuivies ce weekend du 30 octobre. Selon RFI, des affrontements entre bandes rivales ont fait plusieurs morts dans le quartier musulman du PK5 de Bangui.
Des centaines d’ex-séléka seraient regroupés à Batangafo
Le gouvernement centrafricain ne dispose pas de forces de sécurité capables de tenir tête aux groupes armés et doit s’en remettre à la Minusca.
Ce qui justifie l’inquiétude croissante des Banguissois, nourrie par les nouvelles parvenant de l’intérieur du pays. Selon des sources centrafricaines jointes par l’AFP, plusieurs centaines d’ex-séléka lourdement armés et issus de factions rivales se sont regroupés récemment à Batangafo, à 350 km au nord de Bangui.
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