Photos : Des miliciens anti-Balaka devant une boutique tenue par un musulman, près de la mosquée de Yaloké, le 10 février.
Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, a appelé mardi 11 février à Brazzaville, au Congo, les forces internationales déployées en République centrafricaine (RCA) à mettre fin aux exactions des milices. « Il faut que l'ensemble des milices qui continuent aujourd'hui à mener des exactions, à commettre des meurtres, arrêtent », a-t-il déclaré à la presse.
Il a également demandé aux forces françaises de l'opération « Sangaris » et africaines de la Misca d'« appliquer les résolutions des Nations unies, si besoin par la force », avant de garantir que la France veillerait à ce que la sécurité revienne en RCA :
« La ligne de la France en Centrafrique est claire. (…) Sa mission est de faire que la sécurité revienne, que le désarmement [des milices] ait lieu et se fasse de façon impartiale, et que la transition politique puisse se mettre en œuvre pour que ce pays retrouve enfin un minimum de sécurité et des conditions humanitaires acceptables. »
M. Le Drian a commencé dimanche une nouvelle tournée en Afrique centrale, axée sur la poursuite de l'action militaire de la France pour stabiliser la Centrafrique. Après des entretiens mardi avec le président congolais, Denis Sassou-Nguesso, il doit se rendre mercredi à Bangui.
Au début de février, il avait jugé « vraisemblable » la prolongation du mandat des forces françaises en Centrafrique par l'ONU au-delà de la période initiale de six mois.
MISE EN GARDE
Face à la persistance des exactions à Bangui et en province, le commandant du contingent français en République centrafricaine, le général Francisco Soriano, a assuré lors d'une rencontre publique à Bangui avec les principaux dignitaires religieux du pays que les miliciens chrétiens « anti-balaka » seraient traités en « bandits » s'ils persistent à attaquer les musulmans. « Ceux qui se disent “anti-balaka” sont devenus les principaux ennemis de la paix en Centrafrique, ce sont eux qui stigmatisent les communautés », a-t-il souligné.
Le général français a adressé cette mise en garde au lendemain de l'assassinat par des inconnus de Jean-Emmanuel Ndjaroua, un membre du Conseil national de transition (CNT), assassinat que certains de ses collègues ont attribué à la milice. Samedi, le parlementaire avait fait une intervention remarquée devant le CNT, dans laquelle il s'était élevé contre les violences dont sont victimes les ressortissants « cosmopolites » de sa région, autrement dit les musulmans.
Lundi, le CNT a demandé l'ouverture d'une enquête sur ce meurtre et plus largement « l'arrestation des auteurs et complices des autres cas d'assassinats, de pillages, de lynchages, de viols et de vols ». Outre le parlementaire, au moins dix personnes ont été tuées au cours de violences accompagnées de pillages à grande échelle dimanche à Bangui. Face à ces exactions, de nombreux civils musulmans fuient Bangui depuis plusieurs semaines, dans un pays où le système judiciaire demeure paralysé.
1 Commentaires
....
En Février, 2014 (17:58 PM)Participer à la Discussion