Une fusillade a éclaté jeudi 29 décembre à la maison d'arrêt de Brazzaville. Il s'agit officiellement d'une tentative d'évasion. Les coups de feu ont commencé alors que l'opposant Paulin Makaya, détenu dans l'établissement, recevait des visites. Les collaborateurs du président d'Unis pour le Congo (UPC) venaient de s'entretenir avec lui. Au moment de leur départ, le directeur de la maison d'arrêt a appelé la gendarmerie. Les agents ont arrêté deux membres du parti UPC. La fusillade a éclaté peu après. Au moins trois personnes dont un gendarme ont trouvé la mort. Quatre autres ont été blessées par balle.
La mutinerie s'est produite à 15h. Des prisonniers se sont emparés des armes affectées au service pénitentiaire, tirant dans tous les sens et provoquant la panique dans une partie du centre-ville qui s'est rapidement vidé.
Un impressionnant dispositif de la force publique déployé sur les lieux a pu maîtriser la situation. Le ministre de la Justice, Pierre Mabyala, s'est rendu à la maison d'arrêt.
Le procureur de la République, le colonel a donné le bilan de l'incident et promis d'ouvrir une enquête : « Au moment où je m'exprime, le bilan est le suivant : trois décédés, dont un gendarme, un mutin et un civil tué par l'un des mutins dans sa cavale. Quatre blessés, dont trois mutins et un civil. Actuellement, la situation est totalement sous contrôle, le calme et la sérénité règnent à la maison centrale de Brazzaville. Au regard de l'extrême gravité des faits, j'ai ordonné l'ouverture d'une enquête. Je reviendrai vers vous pour vous informer de l'évolution de cette enquête. »
« Les tirs ont retenti tous azimuts »
Fils de l'opposant Paulin Makaya, détenu dans l'établissement, Russel est arrivé juste après l'arrestation des deux membres de l'UPC. Il trouve son père en colère. Paulin Makaya demande des explications au responsable de la prison pour cette interpellation qu'il juge arbitraire. Calmé par les agents de la maison d'arrêt, Paulin Makaya retourne dans sa cellule, accompagné de son fils. Russel raconte que la fusillade aurait éclaté quelques minutes après.
« Les tirs ont retenti tous azimuts [...], dit-il. Nous sommes restés là jusqu'au retour au calme. Ça a duré environ une heure jusqu'à l'arrivée de l'armée qui a demandé à tous les visiteurs de sortir. En sortant, on a vu un spectacle désolant, le cadavre d'un gendarme et au moins une trentaine de prisonniers avec le front sur la terre. »
Hubert Mananga est lui aussi membre de l'UPC. Il était à la gendarmerie voisine pour demander des nouvelles des collaborateurs arrêtés. Alors qu'un officier lui annonçait que les deux hommes avaient été transférés à la DGST, les tirs ont retenti. « C'était vraiment la panique dans toute la zone ! » assure-t-il.
Jeudi soir un calme apparent régnait dans le périmètre de la maison d'arrêt où ont été réintroduits des détenus qui ont tenté de s'évader.
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