Verra-t-on des foules massées à l’aéroport acclamant Laurent Gbagbo le jour de son retour ? Probablement pas. En effet, selon nos informations, l’exécutif ivoirien ne veut pas d’un accueil de ce genre, arguant que les manifestations de victimes ces dernières semaines démontrent un risque de troubles à l’ordre public.
Depuis plusieurs semaines, le Collectif des victimes de crises en Côte d’Ivoire multiplie les manifestations et prises de paroles. Son président Issiaka Diaby, que ses détracteurs accusent d’être proche du RHDP, exige que Laurent Gbagbo soit arrêté à son retour, puisque sous le coup d’une condamnation à 20 ans de prison pour l’affaire dite du « casse de la BCEAO ».
Les jeunes RHDP de Yopougon ont aussi fait savoir qu’ils souhaitaient un retour « discret », quand le FPI mobilise sur le terrain pour préparer un accueil grandiose et triomphal auquel il entend associer d’autres partis comme le PDCI.
Par ailleurs, depuis quelques jours, la presse proche du pouvoir multiplie les articles pour appeler Laurent Gbagbo à garder le « triomphe modeste » et à « rentrer sans bruit ». « Nous savons que les cœurs sont saignants de part et d’autre, c’est pourquoi nous devons célébrer cette victoire avec modestie », déclarait le porte-parole de Laurent Gbagbo, Justin Koné Katinan, il y a trois semaines chez le ministre de la Réconciliation Kouadio Konan Bertin.
Dans un communiqué publié cette nuit, le comité d’organisation du retour, mis en place par le FPI, indique « que les autorités gouvernementales et les personnalités en charge de cette question continuent de discuter des conditions du retour, sans qu’il ait été évoqué, à aucun moment le format de l’accueil du président Gbagbo ». Justin Koné Katinan qui signe ce communiqué assure encore de « l’engagement des parties en discussions sur un retour apaisé, sécurisé et joyeux du président Laurent Gbagbo ».
Si la discrétion devait finalement être le mode opératoire choisi par l’ancien président, il serait assez logique que la date de son retour ne soit pas communiquée à l’avance. Une date qui relève de la seule décision de l’intéressé qui est juste tenu de la communiquer aux autorités pour des questions de sécurité.
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