Le médiateur de l’Union africaine, le Premier ministre kényan Raila Odinga, a reconnu mercredi matin que la médiation qu’il menait en Côte d’Ivoire n’a servi à rien. Laurent Gbagbo n’a pas accepté de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara comme l’exigeait l’UA. Accompagné d’une délégation de la Cédéao, le président burkinabè, Blaise Compaoré est venue à Paris pour discuter avec Nicolas Sarkozy du dossier ivoirien. Pendant ce temps, la situation humanitaire dans le pays préoccupe l’Onu.
La médiation de l’Union africaine en Côte d’Ivoire a pris fin ce mercredi sur un constat d’échec, pendant que la situation humanitaire se dégrade dans le pays. « Malgré des discussions approfondies avec M. Laurent Gbagbo et avec le président élu Alassane Ouattara, qui se sont prolongées très tard dans la nuit, j’ai le regret d’annoncer que les progrès requis ne se sont pas matérialisés », a déclaré mercredi matin Raila Odinga, le médiateur de l’UA et Premier ministre kényan en quittant Abidjan, où il était arrivé lundi. Le médiateur qui avait proposé une discussion directe entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, les deux présidents proclamés de la Côte d’Ivoire, a pointé un doigt accusateur sur le premier, qui selon lui n’a pas tenu ses promesses, notamment celle de lever le blocus autour de son rival Alassane Ouattara, confiné depuis plus d’un moins avec ses partisans à l’hôtel du Golf d’Abidjan, son QG électoral.
« L’un des objectifs principaux de ma mission était de convaincre M. Gbagbo d’accepter que la question de (son maintien à la) présidence figure à l’ordre du jour des discussions. De plus, il était impératif que le blocus de l’hôtel du Golf soit levé », a indiqué M. Odinga, avant de poursuivre : « Monsieur Gbagbo m’avait donné l’assurance que ce blocus serait levé hier mais, pour la deuxième fois en quinze jours, il n’a pas tenu sa promesse. » Avant de partir d’Abidjan sur un constat d’échec de ses deux missions dont la première avait été menée en janvier, Raila Odinga a toutefois exhorté les parties ivoiriennes à tout faire pour éviter la poursuite du statut quo actuel « qui nécessiterait des sanctions économiques et financières supplémentaires, et, peut-être, un recours à la force ». « Le temps est compté », a-t-il précisé.
Un axe Paris-Bamako en cours ?
Pendant ce temps à Paris et à Bamako, on continue de plancher sur les stratégies de sortie de crise en Côte d’Ivoire. Mardi, le président français, Nicolas Sarkozy, a reçu en audience son homologue burkinabè Blaise Compaoré, qu’accompagnait une délégation de la Cédéao. L’entretien entre les deux chefs d’Etats qui a duré 45 minutes a été consacré au dossier ivoirien. Au même moment à Bamako au Mali, les chefs d’état-major des pays de la Cédéao examinaient la même affaire. Blaise Compaoré, qui avait assuré la médiation en Côte d’Ivoire avant les élections, a toutefois expliqué que l’option militaire pour faire partir Laurent Gbagbo n’était pas à l’ordre du jour, assurant qu’il était défavorable à une telle solution. « Les chefs d’Etat de la Cédéao se sont accordés aussi sur la nécessité d’envisager des mesures afin de rétablir l’ordre constitutionnel. Mais pour l’instant nous ne souhaitons pas cela pour la Côte d’Ivoire », a-t-il déclaré.
Situation humanitaire préoccupante en Côte d’Ivoire
De son côté, l’Onu a tiré la sonnette d’alarme sur la situation humanitaire dans le pays. Mardi, le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a lancé deux appels d’un montants de plus de 80 millions de dollars auprès des bailleurs de fonds, pour faire face « aux actuels et aux potentiels besoins humanitaires », a expliqué la porte-parole d’OCHA, Elisabeth Byrs, lors d’une conférence de presse à Genève en Suisse. A l’en croire, le premier appel concerne « un plan d’action humanitaire d’urgence pour la Côte d’Ivoire et quatre pays, Guinée, Burkina Faso, Mali et Ghana qui s’élève à 32,7 millions de dollars ».
Deux millions de personnes, a-t-elle expliqué, seraient en situation d’urgence en Côte d’Ivoire, pendant que les pays limitrophes devront faire face à un flux de quelques 100 000 réfugiés. D’un montant de 55 millions de dollars, le second appel doit permettre d’aider le Liberia à faire face à l’afflux des réfugiés ivoiriens. Selon les estimations du Haut commissariat pour les réfugiés, en moyenne 600 personnes quittent chaque jour la Côte d’Ivoire pour le Libéria. Quelques 30 000 Ivoiriens s’y seraient ainsi déjà réfugiés.
Pour sa part, le Programme alimentaire mondial prévoit de distribuer de l’aide alimentaire à plus de 60 000 personnes dans ce pays. Enfin, l’Unicef a annoncé avoir déjà distribué 20 tonnes de vivres aux populations dans le besoin, dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire, et prépare une campagne de vaccination contre la fièvre jaune qui a déjà fait plusieurs morts depuis la fin de l’année dernière.
8 Commentaires
Charles Ble' Goude'
En Janvier, 2011 (18:07 PM)Reply_author
En Juillet, 2021 (19:54 PM)Blek
En Janvier, 2011 (18:19 PM)Pourquoi exiger de Gbagbo qu'il lève le blocus de l'Hôtel du Golf? Les forces de l'ONU ne peuvent elles pas exfiltrer Ado et ses collaborateurs? Y a t il pénurie de chars ou d'hélicos?
Listo
En Janvier, 2011 (18:24 PM)S'il n yavait que les Ivoiriens que cette affaire concernait, on la leur laissait volontiers se dépatouiller avec le Guignol d'Abidjan: que ses partisans continuent à vivre avec lui dans leur Xénophobie, leur haine tenace et leurs querelles sans fin!
Encore une fois tout le probléme Ivoirien tient au fait que quelques leaders farfelus, égocentriques ont manipulé les ressentiments haineux de populattions du Sud Ouest de la Rci, pour prendre le pouvoir et surtout ne pas le transmettre au vainqueur légitime et légal parcque c'est un homme du Nord, un dioula, un musulman: en somme c'est un combat d'arriére garde et de gens rétrogrades et arriérés, et d'un autre age!
Nous nous y interessons uniquement parceque nous ne voulons, pour nos propres pays ou nos pays respectifs, une jurisprudence, Gbagbo car il est clair, que cela est accepté, sous la forme et en l'état pour Gbagbo, Pa Wade sait ce qui lui reste à faire l'année prochaine: organiser des élections, certainement, mais surtout désigner un Conseil Constitutionnel, avec des membres de sa propre famille!
On n'est jamais trop sur et pourquoi se priver: " En meme temps est mieux" dit on à Abidjan
Cousin
En Janvier, 2011 (18:26 PM)Listo
En Janvier, 2011 (18:32 PM)Abdul
En Janvier, 2011 (20:04 PM)Solo
En Janvier, 2011 (23:25 PM)L AUTRE STRATEGIE EST DE SE CACHER DERRIERE DES JEUNES FANATIQUES POUR MONTRER SA FORCE
MEMES LES BONNES VOLONTES QUI VOUDRAIENT EVITER LE MALHEUR D UN CONFLIT ARMEE NE FERONT PAS BOUGER D UN IOTAT LA POSITION DE KOUDOU
NOUS NE FERONT PAS L ECONOMIE D UNE GUERE EN CE QUI EST DU COMPORTEMENT DU CLAN GBAGBO SI NOUS VOULONS QUE LA DEMOCRATIE LA JUSTICE ET LES REGLES QUI LIENT LES NATIONS CIVISEES S IMPOSENT EN AFRIQUE
LES TERGIVERSATIONS NE SONT PAS LA SOLUTION , IL EST TEMPS D AGIR
Solo
En Janvier, 2011 (10:30 AM)NOUS NE VOULONS PLUS DE CETTE LACHETE QUI CONSISTE A TUER LES PAUVRES POPULATIONS SANS DEFENCE
C EST POURQUOI IL FAUDRAIT EMPLOYER LA SEULE MANIERE QU ILS CONNAISSENT
SINON COMMENT FAIRE POUR RESPECTER LE CHOIX DES IVOIRIENS QUI SOUFFRENT DEPUIS PLUS DE DIX ANS ?
PARLER DE NEGOCIATIONS ET TOUJOURS DE NEGOCIATIONS SANS ATTENUER LES SOUFFRANCES DES POPULATIONS DEMONTRE QUE L ON EST TRES ELOIGNE DES REALITES
UNE FORCE PERMETTRAIT DE CHASSER CES CRIMINELS POUR LE BIEN DE LA COTE D IVOIRE
PAR AILLEURS :IL N Y A RIEN A COMPARER DE CE QUI SE PASSE AUJOURD HUI EN COTE D IVOIRE AVEC QUELQUE SITUATION QUELLE QU ELLE SOIT SUR LE CONTINENT
LA SITUATION AU SENEGAL EST LE PARADIS PAR RAPPORT A CELLE DE LA COTE D IVOIRE !
C EST POUR CELA QUE CERTAINS PARLENT DE DIALOGUE ET DE NEGCIATION SANS FIN QUI NE SONT PAS APPROPRIES ET NE DONNERONT PAS DE RESULTAT
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