Alors que l’ancienne première dame, incarcérée à Abidjan, n’a pu recevoir de visiteur pour Noël, plusieurs passes d’armes ont eu lieu entre ses avocats et le procureur de la République.
La polémique enfle depuis Noël. Alors que cette fervente chrétienne souhaitait recevoir la visite de certains de ses proches pour célébrer le réveillon, Simone Gbagbo a passé seule les fêtes à l’école de gendarmerie d’Abidjan, où elle est emprisonnée. Un traitement indigne, selon son avocat, qui reproche au procureur d’Abidjan de ne pas avoir accordé assez tôt les permis de visite à la prisonnière.
Me Rodrigue Dadjé assure avoir déposé les demandes officielles le 19 décembre, et n’avoir obtenu aucune réponse avant le 24. « À partir du 19 décembre, mes collaborateurs se sont rendus tous les jours au bureau du procureur de la République. Je l’ai moi-même appelé à plusieurs reprises, il n’a répondu qu’une seule fois, me promettant de se renseigner et de me rappeler, ce qu’il n’a jamais fait », explique-t-il à Jeune Afrique, tout en communiquant ses messages envoyés au procureur et son journal d’appel.
Version démentie par le procureur
« C’est du zèle, ce ne peut pas être un oubli », poursuit l’avocat de l’épouse de Laurent Gbagbo. « De façon générale, on a de gros problèmes pour obtenir ces droits de visite, ils ne nous sont délivrés qu’à la dernière minute. Sans compter que certains de ses proches, comme Michel Gbagbo, son beau-fils, n’ont jamais pu aller la voir ! » s’agace Me Dadjé.
Une version fermement démentie par le procureur de la République d’Abidjan. « Ces permis de visite ont été signés et Me Dadjé le sait, mais il n’est pas venu les chercher. Ce n’est tout de même pas à moi de les lui livrer », explique à JA Richard Adou, rappelant que les droits de visite étaient accordés à la discrétion du procureur. « Me Dadjé fait de la politique, moi pas », conclut-il.
Arrêtée aux côtés de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011, dans la résidence présidentielle de Cocody, l’ancienne première dame, condamnée à 20 ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’État, est incarcérée depuis. Lors d’un second procès – le premier du genre en Côte d’Ivoire –, elle a été acquittée des accusations de crimes contre l’humanité. Simone Gbagbo attend désormais un ultime procès, pour crimes économiques. Dans sa cellule abidjanaise, la détenue la plus célèbre du pays passe le plus clair de son temps à lire la Bible et à prier, selon ses proches.
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