Au Bénin, le droit de grève a été fortement restreint sous le régime de Patrice Talon. Certains corps comme les agents de santé, de la justice et de sécurité ont tout simplement perdu ce droit il y a quelques années. Au lendemain de la grève des contrôleurs aériens qui a paralysé l’aéroport de Cotonou fin septembre 2022, le parlement acquis à la cause du chef de l’Etat a étendu cet interdiction de grève aux secteurs des transports aérien et maritime, de l’hydrocarbure, ferroviaire, fluvial, de l’eau et de l’énergie. Les organismes internationaux présents au Bénin et qui opèrent dans ces différents secteurs sont aussi concernés.
Les agents de l’Asecna-Bénin visés
Leurs agents n’ont pas le droit à la grève. « Les dispositions de l’alinéa 2 du présent article sont également applicables aux agents des entités ou organismes nationaux ou internationaux opérant sur le territoire national et dont les activités concourent à la réalisation des missions des personnels et agents ci-dessus visés, nonobstant les stipulations des conventions d’établissement » stipule l'alinéa 3 de l’article 2 de ladite loi. Les agents de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) à la base de la grève de septembre dernier à l’aéroport de Cotonou, sont clairement visés par le nouveau texte.
Des peines de prison pour les contrevenants
Le secrétaire général de l’Asecna Bénin, Antoine Mindé, dit comprendre la volonté du gouvernement béninois de préserver la continuité des services dans les aéroports. Cependant, il s’interroge sur les sanctions et le fait que cette loi cible des entités et organismes internationaux au Bénin. Il faut dire que le nouveau texte punit sévèrement les contrevenants. Ils s’exposent à des peines d’emprisonnement de 3 mois à 2 ans et des amendes qui varient entre 1 et 5 millions.
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