Le Britannique Tim Hetherington et l'Américain Chris Hondros ont trouvé la mort mercredi dans la ville de Misrata. Photographes de guerre expérimentés, leurs carrières avaient été couronnées de plusieurs prix.
Leur travail sur le terrain leur avait valu la reconnaissance de la profession. Deux photoreporters, Tim Hetherington et Chris Hondros, ont été tués mercredi dans la ville de Misrata, en Libye.
Les deux hommes se trouvaient dans un groupe qui a été atteint par des tirs de mortier rue de Tripoli, l'artère principale de la ville que se disputent les insurgés et les forces gouvernementales. «Tout était calme et nous tentions de nous retirer quand un obus de mortier est arrivé. Nous avons entendu des explosions», a témoigné le photographe espagnol Guillermo Cervera. La mort de Tim Hetherington a rapidement été annoncée par les docteurs de l'hôpital de Misrata et confirmée par sa famille. Blessé à la tête, Chris Hondros est décédé quelques heures plus tard.
Né en 1970 à Liverpool, en Grande-Bretagne, Tim Hetherington avait couvert de nombreux conflits au cours des dix dernières années. Ses images lui avaient rapporté plusieurs prix prestigieux, notamment le World Press Photo Award en 2007 pour ses photos des soldats américains en Afghanistan (cliquez ici pour un diaporama). Il avait par la suite réalisé sur ce sujet le documentaire «Restrepo», nominé aux Oscars. Il se trouvait en Libye pour le magazine Vanity Fair.
Chris Hondros, également âgé de 41 ans, travaillait pour l'agence Getty. Mercredi encore, une photo qu'il avait réalisée faisait la Une du Washington Post. On y voit un fossoyeur en train de creuser une tombe dans un cimetière de Misrata. Le photographe avait notamment couvert les conflits du Kosovo, de l'Angola, de la Sierra Leone, de l'Afghanistan ou d'Irak (cliquez ici pour un diaporama). Sélectionné pour le prix Pulitzer pour son travail au Liberia, il avait remporté en 2005 la médaille d'Or Robert Capa pour son «courage et son initiative exceptionnels» en Irak. «Tout au long de sa remarquable carrière, Chris n'a jamais fui la ligne de front lorsqu'il couvrait les grands conflits dans le monde, et son travail en Libye ne faisait pas exception», a déclaré Getty dans un communiqué jeudi.
Plusieurs journalistes ont disparu
Deux autres photographes ont été blessés par le tir de mortier mercredi : le Britannique Guy Martin, photographe freelance travaillant pour l'agence Panos, et l'Américain Michael Brown, qui travaille pour Corbis. Le drame met en évidence le danger de ce conflit pour la presse. Un caméraman d'al-Jezira, Ali Hassan Al Jaber, avait déjà été tué le 12 mars dans une embuscade près de Benghazi. Un autre journaliste de la chaîne de télévision avait alors été blessé. Plusieurs grands médias internationaux avaient interdit à leurs reporters de se rendre à Misrata en raison des risques trop importants, avant d'alléger leurs restrictions. Des dizaines de journalistes sont arrivés mercredi après-midi par bateau de Benghazi, fief de la rébellion à l'est.
Outre les dangers des combats, il y a aussi les disparitions. Le sort d'un journaliste britannique d'al-Jezira, Kamel Ataloua, demeure inconnu depuis qu'il a été arrêté le 7 mars dans l'ouest du pays. Quatre autres journalistes, deux Américains, un Espagnol et un Sud-Africain, ont disparu le 4 avril. Le gouvernement libyen a affirmé qu'ils étaient détenus et seraient libérés, mais la Maison-Blanche a déclaré mardi que les Américains étaient «très inquiets» à leur sujet. Le porte-parole du Conseil national de transition (CNT), organe officiel de la rébellion, Abdelhafiz Ghoqa, a enfin indiqué mercredi que six journalistes libyens étaient aussi entre les mains de Kadhafi.
5 Commentaires
Georges5
En Avril, 2011 (13:44 PM)Lgm
En Avril, 2011 (16:16 PM)Starsky
En Avril, 2011 (17:01 PM)VIVE MARINE LE PEN
Bagnlal
En Avril, 2011 (18:39 PM)Bokhor
En Avril, 2011 (10:31 AM)Participer à la Discussion