Entendu mercredi par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris, Félicien Kabuga a nié toutes les accusations à son encontre. L’homme d’affaires rwandais est notamment accusé d'avoir financé les milices Interahamwe, responsables de nombreux massacres lors du génocide des Tutsis au Rwanda, en 1994.
"Tout cela, c’est des mensonges. Je n’ai pas tué des Tutsis alors que je travaillais avec eux." Devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris, Félicien Kabuga a nié, mercredi 27 mai, toutes les accusations concernant son implication dans le génocide tutsi perpétré au Rwanda, en 1994.
Chargée de prononcer son éventuel transfert au Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI) afin que Félicien Kabuga y soit jugé pour génocide et crimes contre l'humanité, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a rejeté la demande de remise en liberté des avocats de l’homme d’affaires rwandais. Les magistrats ont considéré que son état de santé n'était pas incompatible avec sa détention.
La décision d'autoriser ou non sont transfert vers le MTPI a été mise en délibéré au 3 juin.
Félicien Kabuga a été arrêté près de Paris le 16 mai dernier après 26 ans de cavale. Il avait déjà comparu devant la justice mercredi dernier.
Financement des milices Interahamwe
Il est accusé, notamment, d'avoir financé les milices Interahamwe, responsables de nombreux massacres lors du génocide au Rwanda, qui a fait au moins 800 000 morts, Tutsis et Hutus modérés, entre avril et juillet 1994.
Cinq chefs d'accusation ont été retenus contre lui dans le mandat d'arrêt du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) du 29 avril 2013 : génocide, complicité de génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, tentative de génocide, entente en vue de commettre le génocide.
Ses avocats refusent son transfert devant le MTPI, successeur du TPIR, à La Haye ou Arusha, en Tanzanie, et réclament qu'il soit jugé en France afin de bénéficier d'un procès équitable.
Selon eux, un transfert de Félicien Kabuga, en raison de son âge (87 ans) et d'une santé très fragile, pourrait avoir des conséquences irréversibles.
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