Plus de 200.000 Égyptiens se sont rassemblés mardi après-midi sur la place Tahrir, au Caire, pour protester contre la décision du président islamiste Mohamed Morsi de s'arroger des pouvoirs quasi-absolus.
Mardi, les manifestations de masse, place Tahrir et dans plusieurs autres grandes villes comme à Alexandrie, étaient comparables en taille à celles de l'année dernière lors du soulèvement populaire qui a renversé l'ancien chef d'État égyptien Hosni Moubarak.
Agitant des drapeaux rouge, blanc et noir, et criant des slogans contre le président égyptien et les Frères musulmans, des rangs desquels il est issu, les manifestants en ont rejoint plusieurs centaines d'autres qui campent sur la place depuis vendredi dernier pour demander la révocation des décrets qu'il a pris la semaine dernière.
"Les Frères musulmans ont détourné la révolution", a lancé Rafat Magdi, un ingénieur se rendant à la manifestation. "Les gens ont ouvert les yeux (...) Aux prochaines élections, il n'auront pas de voix", a-t-il ajouté.
"D'un seul coup, Morsi promulgue une loi qui fait de lui le législateur absolu, concentrant tous les pouvoirs entre ses mains", a déclaré Mona Sadek, une manifestante de 31 ans, ingénieur diplômée, qui porte le voile islamique. "Notre révolte contre ces amendements se transforme en protestation contre les Frères musulmans".
Epicentre de la révolution
Un peu plus tôt, de nouveaux affrontements avaient éclaté entre des manifestants et des policiers.
Les heurts se produisaient près de l'ambassade des États-Unis et la place Tahrir, épicentre de la révolution qui a mis fin à 29 ans de régime autoritaire du président Hosni Moubarak en février 2011.
La police a tiré des gaz lacrymogènes en direction des manifestants qui jetaient des pierres dans une rue reliant la place à l'ambassade.
Lundi, une manifestation pro-Morsi au Caire avait été annulée de crainte d'affrontements.
Pour Gehad el-Haddad, un conseiller de la Fraternité et de son parti politique, l'opposition était "très divisée", ajoutant que le président Mohammed Morsi ne reculerait pas. "Nous n'abrogerons pas nos décrets", a-t-il déclaré à l'Associated Press.
Pour l'ancien candidat à la présidentielle, devenu aujourd'hui le principal leader d'opposition, Amr Moussa, la manifestation a montré "où les forces politiques de la nation se situaient par rapport au projet constitutionnel".
"La sagesse voudrait que la disposition constitutionnelle soit reconsidérée", a précisé Moussa, un ancien chef de la Ligue arabe, dans un interview par téléphone à la télévision CBS.
Protéger les acquis de la révolution
Mohamed Morsi, élu président en juin, affirme que les décrets qu'il a pris la semaine dernière sont nécessaire pour protéger les acquis de la révolution et la transition du pays vers un régime démocratique.
Jeudi 22 novembre, le président égyptien a renforcé notablement son pouvoir en adoptant plusieurs amendements constitutionnels. Il a également accordé l'immunité à la commission chargée de rédiger une nouvelle Constitution pour empêcher qu'elle ne soit dissoute par décision de justice, ainsi qu'à la chambre haute du Parlement. Ces deux instances sont dirigées par ses alliés islamistes des Frères musulmans.
Les magistrats de la plus haute cour de justice égyptienne ont déclaré samedi dernier que les récents amendements grâce auxquels le président égyptien Mohamed Morsi s'octroie de nouveaux pouvoirs constituaient "une atteinte sans précédent à l'indépendance du pouvoir judiciaire et ses décisions".
1 Commentaires
Walo
En Novembre, 2012 (02:59 AM)by the principles of Sharia and some religious nuts who believe that it should rule with Sharia law.
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