L'organisation non gouvernementale Les Amis de la Terre a accusé ce lundi 15 juin la France d'« amorcer une bombe climatique » au Mozambique où le groupe français Total développe un mégaprojet d'exploitation de gaz naturel.
Cela fait dix ans que d’immenses réserves de gaz naturel ont été découvertes au large du Mozambique. Cinq mille milliards de mètres cubes, précisément. L’exploitation de cette ressource est censée transformer l’un des pays les plus pauvres de la planète en un exportateur de gaz naturel liquéfié de tout premier plan.
Mais en plus de polluer la planète, ces ressources n’enrichiront que les multinationales, estime l’ONG française Les Amis de la Terre. En effet, avant même l’exportation d’un seul mètre de son gaz naturel, le Mozambique est déjà victime de la malédiction des hydrocarbures, estime-t-elle.
« Aujourd’hui, tous ces projets sont en train de semer le chaos au nord du Mozambique, dans la province de Cabo Delgado. D'abord parce c’est une énorme bombe climatique. En fait, ces ressources ne devraient jamais être exploitées puisqu’elles vont enliser un peu plus la planète dans la crise climatique. La deuxième chose, c’est que ce boom gazier est en train d’attiser les tensions au nord du Mozambique. Finalement, on voit qu’avant même que les ressources de gaz ne soient exploitées, le Mozambique est en train de tomber dans ce que l’on appelle la malédiction des ressources naturelles », a souligné Cécile Marchand, chargée de campagne climat et acteurs publics de l’ONG.
Des multinationales américaine, italienne ou encore le groupe français Total ont déjà parié sur le gaz mozambicain, mais l’exploitation de cette ressource, située en eaux profondes, laissera la majorité des Mozambicains dans la pauvreté, explique Cécile Marchand :« Les termes du contrat sont tellement défavorables au Mozambique qu’en fait, ce sont uniquement les multinationales des hydrocarbures et leurs banquiers qui vont profiter des projets gaziers » Tournés exclusivement vers l’exportation, les projets gaziers développés au Mozambique créeront peu d’emplois localement, selon Les Amis de la Terre.
Au-delà de cet aspect mercantile, l’ONG dénonce la complicité de l’Etat français qui soutient activement les projets du groupe Total au Mozambique, dans la violation des objectifs sur le climat définis par l’accord de Paris, en 2015.
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