Issue d’un référendum très controversé, la nouvelle constitution de la République de Guinée fait parler d'elle depuis quelques jours. Sa version promulguée est différente de celle soumise au vote le 22 mars dernier.
En effet, selon Maître Pépé Antoine Lamah, le premier à voir révélé cette incohérence, plusieurs articles ont été falsifiés. L'article 42 sur les candidatures indépendantes en fait partie. « Quand vous faites une lecture des articles 42 de deux textes, je veux parler du projet soumis au référendum du 22 mars et le document publié le 14 avril 2020, vous verrez que tout a changé. A l’article 42 du projet, la candidature indépendante était permise. Mais avec le document qui a été publié au journal officiel le 14 avril, vous voyez que la candidature indépendante a disparu. On parle cette fois-ci de parrainage et mieux on confère l'exclusivité aux partis politiques de présenter des candidats aux élections présidentielles », a expliqué l'avocat maître Pepe Antoine Lamah.
Et les avocats en sont pas les seuls à faire le constat. L'opposant Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG, brise le silence et charge le régime. Il parle de mépris de la part d’Alpha Condé vis-à-vis de l’Etat de droit et la démocratie. L’opposant a réagi sur sa page Facebook. « Après avoir trahi son serment de respecter et de faire respecter la Constitution de 2010 sur la base de laquelle il a été élu par deux fois, après avoir défié le peuple de Guinée et organisé son référendum contesté et ensanglanté, en exposant délibérément son peuple à la pandémie du Covid-19, Alpha Condé promulgue une Constitution différente de celle qu’il prétend avoir fait adopter par le peuple lors de la mascarade du 22 mars. Cette substitution frauduleuse du texte validé par sa Cour constitutionnelle par un autre texte mieux adapté à ses besoins du moment, est une illustration éloquente de son mépris pour l’Etat de droit et la démocratie, définitivement ensevelis sous les décombres de son obsession maladive du pouvoir », a écrit Cellou Dalein Diallo, opposant historique d'Alpha Condé.
Le gouvernement, à travers le ministère de la Justice et garde des sceaux, indique que «le département est à pied d’œuvre pour vérifier d’où est venue cette erreur».
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