Un adolescent de 15 ans a été tué par balle jeudi à Conakry lors de heurts avec les forces de l'ordre, où l'opposition guinéenne manifeste depuis quatre mois contre un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé, ont indiqué des proches et l'opposition. La mort d'Idrissa Barry, un collégien de 15 ans, porte à 29 au moins le nombre de manifestants tués depuis le début à la mi-octobre de cette vague de protestation, qui a également coûté la vie à un gendarme, selon un décompte de l'AFP.
Le Front national pour la Défense de la Constitution (FNDC), collectif de partis d'opposition, de syndicats et de membres de la société civile, a dénoncé dans un communiqué la «répression sauvage des forces de défense et de sécurité qui ont tué par balle» le jeune homme et «fait plusieurs blessés, dont un par balle». «Mon frère est décédé des suites d'une blessure par balle dans la poitrine, tiré par un agent des forces de l'ordre qui l'a directement visé», a déclaré un de ses proches, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat. «Nous, ça nous amusait de donner du travail aux forces de l'ordre puisqu'on érigeait les barricades et qu'on fuyait dans les ruelles du quartier, sans imaginer qu'un d'eux allait tirer sur nous», a expliqué un autre proche.
Le FNDC avait lancé un appel à manifester mercredi et jeudi, après quelques semaines de trêve. L'opposition guinéenne organise depuis la mi-octobre des manifestations, parfois durement réprimées, pour faire barrage au projet qu'elle prête au chef de l'Etat de briguer un troisième mandat à la fin de l'année, alors que la Constitution en limite le nombre à deux. Un projet de nouvelle Constitution, soumis à référendum le 1er mars, en même temps que des élections législatives, maintient cette limite. Mais l'opposition soupçonne que son adoption servirait à M. Condé, 81 ans, de prétexte pour remettre son compteur présidentiel à zéro. Alpha Condé a laissé lundi la porte ouverte à une nouvelle candidature, affirmant que c'est son parti «qui décidera». Il a aussi défendu le référendum, jugeant qu'il n'y a «rien de plus démocratique».
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